Comment la Nouvelle Orléans joue-t-elle sa relation à l’anthropocène au moment de sa commémoration avec Katrina ? Ayant été, il y a dix ans, au front climatique dans sa confrontation avec un ouragan d’une force peu commune, la Nouvelle Orléans est aussi l’une des villes où le rapport des humains à la terre est à son point le plus critique. En témoigne sa métropolisation hybride, à l’interface des infrastructures techniques et économiques et du risque écologique majeur : digues et déplacement empêché du Mississippi, canaux et disparition du bayou, exploitation des sols et hausse du niveau des océans…

Continuant de s’intéresser aux questions urbaines et environnementales, le collectif Urbain, trop urbain enquête sur les façons dont la Nouvelle Orléans se rend sensible aux questions climatiques, et, plus largement, à la crise écologique globale. Car du fait de sa situation (topographique, sociale, économique, historique, écologique…), la Nouvelle Orléans prend figure de « témoin de notre avenir ».
Par un « cosmogramme » de cette ville, Urbain, trop urbain restitue dans ce projet deux types d’approche, l’une du temps chaud de la commémoration de l’ouragan Katrina (29 août 2005), l’autre, du temps plus long de l’étude scientifique des relations de la ville à l’anthropocène. Méthode déjà éprouvée à Toulouse avec Micromegapolis, lorsqu’une ville rencontre Gaïa (La Novela, Fête connaissance, 2013) : immersions, observations sensibles, enquêtes de terrain, interviewes, veille & documentation, production de réseaux sociotechniques reliant les existants humains et non-humains…
La restitution prend divers modes d’expressions (reportages, récits et poèmes en textes, photos et/ou vidéos…). Comme toujours avec Urbain, trop urbain, plusieurs types de médiations sont progressivement envisagés (web, conférences, performances, workshops, installations…) tant l’esthétique du monde actuel, mouvant et incertain ne peut se laisser enfermer en une seule forme. Ainsi, après la création de l’œuvre vidéo In Wildness is the preservation of the World, présentée au Collège de France à la fin de l’année 2015, s’ouvrent les écritures de Aujourd’hui Eurydice, de Sédiment(s) ou encore de Mississippi riverbook.

Soutien

BLOC_LOGOS_IF+TOULOUSECe projet bénéficie du soutien de l’INSTITUT FRANÇAIS
et de la Ville de Toulouse.


Notes de travail


In Wildness is the preservation of the World
In Wildness is the preservation of the World

Articles

mississippi

Le Mississippi m’a délivré, à sa manière et par-devers moi, l’enseignement d’un univers qui peut m’anéantir et me submerge. Transi par la grandeur mathématique de sa nature sublime, j’ai senti à l’accotement de son cours mon estomac se situer «géographiquement», à un point très précis de convergence des lignes du monde.
Chaz trio at dba

Dans la nuit dans le cri de l’harmonica dans la fumée en foule au rythme du washboard, dans le club d.b.a de Nola, c’est la loi du banjo sans répit.
Friendly Quick Stop

Une enseigne à droite, Friendly Quick Stop. Tu peux t’y arrêter pour quelques nuggets au piment. Mais la rencontre avec le sud, c’est plus loin.
Pluie sur Charles street

En route vers la IXème section, vers les digues, celles qui n’ont pas tenu, vers le lac Pontchartrain. Des travaux bifurquent la voie, signalétiques rouges et blanches. Ralentissement. Des ouvriers, plutôt noirs.
Le vapeur Natchez sur le Mississippi

J’étais si petite, sinon malvenue, en dessous de l’espérance commune. Mais il ne rejeta pas ma naissance. Il accueillit la nouvelle, je me lovai ici. Lui, le Père qui resterait solitaire, embrassait sans chérir. Prodigue en tout sauf en sentiment, il dissimulait ses tourments. Que de colère grondait en lui! La force contenue, quand elle explose, ravage ce qu’elle touche, mais on s’en relève, à la différence d’une haine continue, qui ronge et sape toute fondation.