Récemment
Gens de Shanghai
L’ouvrier, la shanghaienne, la dame au linge, les vendeurs à la paire, la jeune femme au scooter, les gens du marché, le commis libraire, le serveur du Bar Rouge, le chinois d’enfance… Et voilà. Et tu sais maintenant pourquoi tu étais là.
Vous avez dit exode rural?
Les besoins métropolitains de Shanghai structurent assez tôt les rapports du maraichage et de l’industriel dans la banlieue de la ville. On peut voir l’insinuation, dans les espaces résidentiels, d’une agriculture intensive qui optimise le sol. Mais on peut voir aussi des déplacements d’industries en marge du centre urbain qui induisent des relogements des populations rurales dans de grandes tours d’habitation. On voit même émerger des gatted communities dysnéifiant la «ville à la campagne», de nouveaux espaces de loisir, des country resorts…
La fadeur, le neutre, le milieu
Et là, devant Pudong, toutes lumières éteintes à trois heures du matin, c’est l’image même du milieu, neutre et fade. Aucune pensée ne vient, aucune sensation, aucune extase, même pas en souvenir des mille et mille scintillements de la tombée de la nuit sur la city depuis le pont versicolore de Waibaidu. On se dit qu’on est là et c’est tout.
L’espace de contact existe encore (plus pour longtemps)
Le lilong est aujourd’hui, à Shanghai, au cœur du conflit urbanistique entre l’héritage des anciennes structures et les programmes de développement à grande échelle. Avec leur « rénovation », ce qui est caractéristique du Lilong, c’est-à-dire l’espace de relation, est en train de disparaître.
Faute de sens, les cinq sens
Ces deux Shanghaïennes en tailleurs nous emmènent jusque devant les raviolis recherchés. Elles vérifient régulièrement qu’on les suive, du coin de l’œil. Loin de toute promiscuité.
Shanghai, ville corruptrice
Dans L’Aube, de Sun Yu, un grand film muet de 1933, Shanghai est d’abord l’enfer des pauvres, la ville qui aliène les paysans venus y chercher un moyen de survie. Prostitution, exploitation, Shanghai capitale de tous les vices…