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Sur le pont — Relations urbaines #27

Sur le pont — Relations urbaines #27

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Ici, comme tous les jeudis, un instant dans une ville, de ceux qui signifient qu’on était là, pris dans la trame des mots des autres. Ici, Urbain, trop urbain les relate et rien n’aura eu lieu, que le lieu, excepté, peut-être, une constellation


Un jour tu as été là, avec ton chien et quelques sacs, et tu es restée.

Une petite pièce ?

Un jour une bâche sur le pont et un autre jour deux, des bleues.

Un jour tu étais chez l’Arabe et tu n’as pas voulu qu’il te la donne l’eau fraîche.

Des jours tu allais au lavomatic, porter un sac en porter deux, en porter trois et laisser le chien au barda là-bas.

Des jours il y avait du shampoing .

Des jours le réchaud, pour faire chauffer l’eau, ou pour les mains.

Et toutes les fois où tu as entendu les rails.

Des jours les couvertures aux rambardes du chemin de fer.

Des jours les bouteilles bien alignées avec des eaux savonnées.

Des jours tu avais ton cahier assise à l’ombre de l’autre côté.

Une petite pièce ?

Des jours et des nuits tu grinçais avec ta bouche.

Des jours et des nuits mais toujours avec le chien.

Des jours et des nuits au milieu des sacs, au milieu des bâches.

Des jours avec des pluies, des jours avec du vent, des nuits avec des gens.

Une petite pièce ?

Ici mon aumône, mon détour, ma clodo, mon péage, le paysage du pont un matin nettoyé, subtilisé, les services de la ville, une menace, un dont-on-ne-connaît-pas-le-nom voulait un désert sur le pont.

Quel bateau ?

*


*

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Colline Pierloti — Relations urbaines #28

2 Commentaires

  1. […] Sur le pont — Relations urbaines #27 Des jours et des nuits mais toujours avec le chien. Des jours et des nuits au milieu des sacs, au milieu des bâches. Des jours avec des pluies, des jours avec du vent, des nuits avec des gens. […]

  2. audrey
    à

    Très joli ce que vous avez écrit…
    Cela m’attriste de ne plus la savoir dans SON élément, car quoi que l’on dise, elle était bien dans ce mode de vie là, elle avait la possibilité de revenir à une vie normale (j’aime ce mot…), mais l’a toujours refusé.
    10 ans de sa vie, avec son fidèle compagnon à 4 pattes « yaourt ».
    Je me demande si la vie du corbeau a changé à lui aussi, il ne doit pas être très normal non plus, simplement lui, doit vivre dans un appartement ne gênant la vision de personne, il menace les autres de mort, c’est bien moins grave voyons!
    Cela fait du bien de voir que de nos jours, il y a encore des êtres HUMAINS, alors merci à vous pour ce texte.

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