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Hong Kong
La cymbale de cuivre et la tour d’argent
Les manifestants comme chaque semaine se sont retrouvés devant la Bank of China, verre noir à l’extérieur, granit noir à l’intérieur. Les banderoles sont déployées sur les palmiers en pots qui encadrent le parvis. La cymbale entonne sa litanie. Irrégulière et sans fin.
Hong Kong et les deux infinis
Que le visiteur contemple donc la ville entière dans sa haute et pleine densité, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent. Qu’il regarde cette brumeuse lumière, mise comme un néon éternel pour éclairer la baie des Perles, que la fenêtre allumée de son hôtel lui paraisse comme un point au prix de l’intensité dégagée par l’immeuble entier et qu’il s’étonne de ce que cette intensité elle-même n’est qu’une pointe très délicate à l’égard de celle que les enseignes qui constellent la skyline dégage.
Havre de la mort
L’onde s’épuise dans une stagnation méphitique. La rade sursoit aux promesses de continuité. Dans tous les ports du monde mouillent les souvenirs qu’on puise à la surface étale de la mer.
Personne ne domine Hong Kong
Wong Kar-Wai réalise «Chungking Express» peu avant la rétrocession de Hong Kong. Sans trame apparente, le film déroule deux histoires d’amour à Hong Kong, la nuit. L’unité, c’est le quartier, dans et autour de Chungking Mansion (Kowloon). Construit dans les années 1960, Chungking Mansion est devenu, d’un ensemble d’appartements, une sorte de territoire d’asile pour toutes sortes d’immigrés, de désespérés ou de routards sans argent…
Fragile asile derrière la grille post-exotique
Dans Macau voisine, à quelque 60 kilomètres en ferry, je sais qu’il y a Gloria Vancouver. Gloria au regard vide. Gloria que possède la démence du souvenir d’un génocide. Breughel a pris soin de la mettre sous la protection de sœurs heureusement indifférentes parce que vénales, dans un fragile asile.