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littérature

Estefania Penafiel Loaiza "Les villes invisibles, l'attente", 2008

Que représente la ville pour nous, aujourd’hui ? Je pense avoir écrit une sorte de dernier poème d’amour aux villes, au moment où il devient de plus en plus difficile de les vivre comme des villes. Nous nous approchons peut-être d’un moment de crise de la vie urbaine, et Les Villes invisibles sont un rêve qui naît au cœur des villes invivables.
Nola_2009_ruines 5

La passion qui existe en ce monde pour le déclin, l’impulsion à tomber qui succède au jaillissement de la fontaine.
Les livres envolés à l’ancienne Bibliothèque Nationale, de l’exposition Flying Books, Buenos Aires/Boltanski

Je commençais la filature de cet homme. Plus précisément un homme et sa fille, qu’il tient par la main malgré la chaleur moite de ce mois de décembre. Il arrive qu’ils se lâchent aux aléas des trottoirs…
Carte Mercator

L’omphalos, le lieu d’origine et l’axe du monde: voici le complexe de l’Occident qui a «rayé de la carte» des civilisations entières au profit de sa conquête d’espace. On peut cependant débusquer dans l’histoire des cartes et des explorations, ainsi que de leurs récits les détours et cheminements qui contredisent cette hégémonie de l’Occident. C’est la possibilité de cette faille peut-être narcissique qu’on nomme le «monde plausible».
mississippi

Le Mississippi m’a délivré, à sa manière et par-devers moi, l’enseignement d’un univers qui peut m’anéantir et me submerge. Transi par la grandeur mathématique de sa nature sublime, j’ai senti à l’accotement de son cours mon estomac se situer «géographiquement», à un point très précis de convergence des lignes du monde.
Masumiyet Müzesi

«Le musée de l’Innocence», c’est d’abord le titre du roman de Orhan Pamuk. L’inscription sur l’immeuble de la rue Çukurcuma fait de celui-ci non seulement une «matérialisation de la fiction», mais aussi la réalisation de la synecdoque à l’œuvre dans le roman.
Locomotive et drive in

On ne réécrit pas impunément la poétique du Transsibérien de Cendrars, lui dont l’écriture dit «la moëlle chemin-de-fer» et fait courir après ça tous les trains d’Europe derrière elle. Mais doubler la vie du trajet par l’invitation au voyage de la littérature, et conduire ces lignes d’existence aussi parallèles que deux rails: cela, c’est la magie du chemin de fer.
Peur sur la ville

Dans Macau voisine, à quelque 60 kilomètres en ferry, je sais qu’il y a Gloria Vancouver. Gloria au regard vide. Gloria que possède la démence du souvenir d’un génocide. Breughel a pris soin de la mettre sous la protection de sœurs heureusement indifférentes parce que vénales, dans un fragile asile.