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Aujourd’hui Eurydice, c’est pour aujourd’hui !
 
 
Avis de parution
Lauréate en 2015 de la première bourse d’écriture numérique décernée par le Centre Régional des Lettres (aujourd’hui Occitanie, livre & lecture), Claire Dutrait publie son premier roman, Aujourd’hui Eurydice, une œuvre ouverte, prise entre un livre papier, un livre numérique (avec boucles rétroactives), un site « avant-scène » et des performances... pour donner à voir et à entendre une fable écologique pour aujourd’hui.
 
 
 
 
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« Dans ce premier roman que leur consacre Claire Dutrait, du collectif Urbain trop urbain, intitulé Aujourd'hui Eurydicele récit découle autant de la matière mythologique que de l'opéra de Monteverdi qui résonne à chaque page. L'histoire est connue : Orphée part en quête d'Eurydice au-delà de la mort pour tenter de la ramener vers la vie. Mais ici, le mythe prend la tournure d'une fable écologique, et Orphée traversera des enfers qui nous sont douloureusement familiers : ce sont les temps de l'État d'urgence permanent, des catastrophes industrielles, de la pollution, du réchauffement climatique et de la montée des eaux... Quant à Orphée, qui le cherche, lui ? Qui l'espère ? Aujourd'hui Eurydice, plus qu'une réécriture, est un détournement de notre monde en crise pour le mettre au service d'une matière littéraire antique mais ici réinventée sous la forme d'un roman sensible et puissant. » (Guillaume Vissac, éditeur, publie.net)

 
 
 
 
 

EXTRAIT

J’avais décidé de me taire. Les raisons qui m’y avaient forcée se sont perdues. Que le Groupe d’Intervention me traque comme une traître, aujourd’hui j’en ris. Et comme toujours je vis en oiseau de nuit menant une existence conforme à ma douleur. L’histoire que je veux raconter, c’est celle d’Orphée et d’Eurydice, aujourd’hui. D’autres l’ont fait avant moi, je sais. Mais les événements que j’ai vécus ces temps derniers me laissent penser qu’on peut y retourner, qu’il faut y retourner. Orphée s’est lassé de son ciel apollinien. Lassé du cloud qui lui chauffe l’esprit en lui laissant l’âme et le corps froids. Eurydice n’a jamais été inerte ni enfouie sous les décombres des désirs fracassés d’Orphée. Et maintenant que je suis enfermée, je peux revenir à cette affaire, et à toutes celles qui ont suivi, et qui m’ont amenée à restreindre les limites de mon univers à un studio avec une seule fenêtre. Et qui n’est pas le mien. Je n’ai pas le temps de revenir sur toutes les circonstances. Certaines m’ont échappé, d’autres défient à ce point la linéarité du temps, la linéarité supposée du temps, que je ne saurais dans quel ordre placer les événements. Je ne sais même plus dire depuis combien de jours je suis enfermée. J’ai perdu le fil. Je ne m’attendais pas à rester si longtemps. Je n’ai pas compté. Et puis le changement a été brutal. Mes cycles pourtant sont réglés comme du papier à musique. Mais je n’ai pas compté. Il me reste des pâtes, du riz, des funghi porcini séchés, de l’ail, de quoi faire un risotto… mais après ? Je crains d’avoir laissé des traces derrière moi. J’ai évidemment laissé des traces derrière moi. Sédiments d’une source lointaine perdue dans des récits antiques.

 
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Publication « papier » et numérique, trois médias pour une même fable

> Le site « avant-scène », entre fiction et documentaire, offre une entrée privilégiée dans le roman, et constitue son prolongement.

> Le livre papier…144 pages de souffle et de mystères pour un roman frisant le poème en prose.

Vous pouvez commander ce livre chez votre libraire préféré en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-548-0. Publie.net est distribué par Hachette et présent sur Dilicom.

> Le livre numérique propose une version augmentée du livre papier :

… augmentation des médias : des liens externes permettent d’accéder à de l’audio, de la vidéo, des photos et des textes en échos au récit… et pour certains, lui donnant un autre sens.

… augmentation du désordre temporel : car dans l’histoire racontée, les effets précèdent parfois les causes et agissent sur elles… le phénomène s’amplifie en empruntant des boucles de rétroaction ménagées dans le récit.

Prix numérique 5.99€

Prix papier 14.00€

 
 
 
 
 

Quatrième de couverture

Retranchée dans un appartement, la messagère d’Eurydice revient sur les évènements qui l’ont amenée à trahir le Groupe d’Intervention. État d’urgence, catastrophes industrielles, pollutions, montée des eaux... Au cours d’une de ses enquêtes, la messagère retrouve Orphée. Il a entrepris de redescendre aux enfers mais, hors-sol depuis longtemps, le héros n’a plus de repères... La messagère l’accompagne, le guide, lui souffle son rôle et lui montre les boucles baroques d’un monde en mouvement. Tout est lié dans ce roman aux multiples facettes qui tente de saisir les dérèglements de notre époque : réécriture du mythe, matière musicale issue de l’opéra de Monteverdi, fable écologique, poésie pétrochimique... Orphée, héros en fuite traqué par des forces contraires, et dénominateur commun de cet étonnant tumulte, cherche une main tendue. Aujourd’hui Eurydice.

Avec ce premier roman, Claire Dutrait compose une œuvre ouverte, prise entre un livre papier, un livre numérique (avec boucles rétroactives), un site « avant-scène » et des performances pour donner à voir et à entendre un opéra qui n’existe pas.

 
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Claire Dutrait

Claire Dutrait, née en 1975 à Colombes, vit et travaille à Toulouse après des études de Lettres classiques à Lyon et Barcelone. Elle chante dans un ensemble baroque, écrit sur les milieux aux abords des villes et produit des performances avec des artistes, peintres, cinéastes et compositeurs. Comme co-fondatrice de la plateforme éditoriale Urbain, trop urbain, elle participe aussi à des enquêtes sur l’anthropocène ayant donné lieu à des expositions, à Toulouse, Port-de-Bouc et Marseille.

Publications antérieures :

Micromegapolis, lorsqu’une ville rencontre Gaïa, Urbain, trop urbain, 2012

Périphérique intérieur, Wildproject, 2014

Et Port-de-Bouc s’est éCriée, Éditions du Centre d’arts plastiques Fernand Léger, 2016

 
 
 
 

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