Toulouse compte une accumulation insoupçonnée d’instruments scientifiques qui rendent sensible au monde commun, ce monde qui est à la fois l’héritage de l’activité humaine, qui s’est pensée parfois sans limite, et l’avenir incertain de la terre, dont la « bonne marche » nous est pourtant hautement nécessaire. Dans le cadre de sa participation à la Novela (2013), Bruno Latour a demandé au collectif Urbain, trop urbain de mener une enquête sur l’empreinte du cosmos à Toulouse, telle qu’elle est saisie par quelques-uns des nombreux instruments de mesure de la ville.
« Gaïa » est pour le sociologue Bruno Latour le nom d’une équation, ou plutôt d’un ruban de Möbius : nous sommes sans force devant Gaïa, qui se retrouve sans force devant nous, mais qui peut néanmoins « se défaire de nous » ! Or, le paradoxe veut que se rendre sensible à Gaïa n’est pas aisé et requiert des médiations. Ce monde est en effet saisi par quantité d’instruments et appareils, notamment à Toulouse, mais toujours à des échelles différentes.
Au point de rencontre entre la petite et la grande échelle, le projet « Micromegapolis » invite à prendre rendez-vous avec l’anthropocène — cette nouvelle ère où l’avenir de la planète dépend en grande partie de l’activité humaine, qui dépend elle-même de l’avenir de la planète… Pour cela, seront présentés cinq témoins de Toulouse, significatifs du rapport de la ville à Gaïa — qu’on caractérise ce rapport sous l’angle de la globalisation, de la mondialisation, des sciences de la terre, de l’écologie ou de la politique, ou encore par l’entremêlement au cœur de la ville de ces différentes approches.
Présentant les données collectées par les enquêteurs, ce premier compte rendu, sous la forme d’un livre numérique propose aux lecteurs de prendre la mesure, sans catastrophisme sinon « éclairé », d’une planète, la nôtre, comme une multitude d’univers auxquels se rendre sensible.

Micromegapolis, Lorsqu'une ville rencontre GaïaMicromegapolis, Lorsqu'une ville rencontre GaïaMicromegapolis, Lorsqu'une ville rencontre Gaïa

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Production
L’enquête Micromegapolis a été commanditée par Bruno Latour au collectif Urbain, trop Urbain, pour l’occasion composé de Matthieu Duperrex, Claire Dutrait et François Dutrait (auteurs), Audrey Leconnetable (graphiste) et Gwen Catalá (développeur). Producteur : La Novela Toulouse.
Bruno Latour
Sociologue, anthropologue et philosophe des sciences, Bruno Latour est professeur des Universités et responsable du programme « Humanités scientifiques et méthodes » à l’Institut d’études politiques de Paris. Mondialement connu pour sa contribution à la modernisation des sciences humaines et ses travaux en faveur d’une meilleure compréhension du travail scientifique et de l’innovation technique, son œuvre compte une vingtaine de livres et des centaines d’articles. Bruno Latour a reçu le prix Holberg en 2013.

> Site Internet

Une création exemplaire des humanités numériques
Basé sur les avancées les plus récentes développées pour le format EPUB3, le livre numérique restituant l’enquête repose sur les technologies HTML5, CSS3 & JavaScript et propose un rendu proche de l’applicatif. Mieux encore, il constitue une expérience de lecture totalement inédite et immersive avec son mode no-linear. Codée à la main, la création iPad de l’enquête Micromegapolis a fait l’objet d’une attention toute particulière en terme de design éditorial. Toutes les possibilités liées à l’utilisation d’une interface tactile sont ici utilisées : ajout de passages audio, de vidéos, optimisations des images et comportements dynamiques poussés, le tout, dans un moteur de rendu développé spécifiquement par Urbain, trop urbain. Alternant modélisations graphiques et références culturelles, ce conte scientifique instrumenté utilise donc une technologie innovante. Le code informatique est ici au service d’une articulation inédite pour un livre numérique. Pop-ups et hyperliens, graphiques et cartes dynamiques, sons et vidéos viennent documenter et augmenter le récit. Le lecteur peut ainsi varier ses approches pour découvrir et comprendre les témoins gaïesques venus se présenter à lui.

 

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Bigorre

Le bâtiment n’avait rien d’un vaisseau high tech ni d’une forteresse, ce qui déconcerta un peu notre enquêteur, qui, bien que philosophe, se laissait prendre parfois par les images qu’il s’était projetées dans la caverne de son for intérieur. [extrait du livre Micromegapolis]
Urbi et orbi

Toulouse prenait les atours d’une jungle du Douanier Rousseau sous ses fougères géantes, d’une carte bariolée de Pierre Alechinsky, ou bien se recouvrait de violettes comme un foulard de soie. [extrait du livre Micromegapolis]
E pur si muove

En fait d’empreinte écologique, c’était à une entame géologique sans solution de retour à laquelle ils assistaient médusés. [extrait du livre Micromegapolis]
Salmo Salar

Cet objet technologique, tout ou partie, ils ne savaient pas encore, était donc ce qui permettait artificiellement d’assurer le cycle de vie naturel des saumons et d’autres poissons migrateurs. [extrait du livre Micromegapolis]
Tous ne mouraient pas...

Ils se réjouirent finalement du paradoxe qui fait que les habitants des villes, alors qu’ils ont tout à proximité, sont ceux qui se déplacent le plus, comme s’ils adoptaient des modes de vie nomades à l’heure où ils auraient pu se contenter d’être sédentaires. [extrait du livre Micromegapolis]
Micromegapolis_Novela_teaser_1

Depuis quelques temps, « Urbain, trop urbain » travaille avec le sociologue et philosophe Bruno Latour à la définition d’un projet original, partie scientifique, partie esthétique. Mené comme une enquête de terrain, à Toulouse, il ambitionne de décrire, par petites touches, le rapport singulier qu’entretient une ville au cosmos…