Floating sauna_Ryo Yamada

Nous voulons nous engouffrer dans la ville, habités par un «sentiment océanique». La ville en immersion des pratiques urbaines ne se résout pas dans les stratégies de captation de l’attention. Exfiltrant le matériau poreux de ses ambiances, elle nous apparaît comme une fable à la poétique de laquelle nous pouvons contribuer.
The battle of megastructures

La non-géométrie ouverte, non fonctionnaliste, et si possible impermanente d’une architecture opposée aux systèmes plastiques fermés s’est développée dans les utopies des années 1960-1970. Le compas et l’équerre laissent place à l’imaginaire topologique.
Locomotive et drive in

On ne réécrit pas impunément la poétique du Transsibérien de Cendrars, lui dont l’écriture dit «la moëlle chemin-de-fer» et fait courir après ça tous les trains d’Europe derrière elle. Mais doubler la vie du trajet par l’invitation au voyage de la littérature, et conduire ces lignes d’existence aussi parallèles que deux rails: cela, c’est la magie du chemin de fer.
Town bridge_Brodsky et Utkin

Les villes «de papier» brulent moins aisément que nos arbres. De bien anciennes utopies demeurent neuves, alors que beaucoup de ce qui sort des cartons ne vaut pas la pâte à papier. Tout cela est bien mystérieux. Ainsi que le clame notre poète favori Serge Pey — lui qui rend les poissons rouges funambules —, «Dieu est un chien dans les arbres».
Grand Palais_salon_1909

Le voile vaporeux de protection d’un chantier fait figure de structure minimale et en même temps continue. De même, le tracé lumineux des processions nocturnes des avions à réacteur dans un air devenu dense pourrait être la première tension architecturale de notre ciel étoilé.
Panopticon— ©All rights reserved by Jonathan Gales

Peut-être que l’ère de l’architecture monde ouverte avec un Le Corbusier chevauchant en avion les fuseaux horaires est-elle amenée en définitive à se refermer, en silence, dans les friches fuyantes de la banlieue. Il faut prendre le risque de cette dissolution sans promesse.