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Aliağa, ©Franck Pourcel

À l’ouest de la Turquie, dans la région d’Izmir, il y a une ville industrielle en bord de mer, protégée dans un golfe entouré de collines, et lui-même enveloppé dans un autre golfe, une sorte de paravent aux eaux de la mer Égée. C’est Aliağa.

Pour obtenir le visa d’étudiant français, il faut passer un test du VIH, une radio des poumons, et pendant la visite médicale on regarde l’intérieur de ta bouche et toutes tes dents. Moi ça me rappelle quelque chose, mais je pense que vous avez compris.

Je l’entends, je la sens, je la caresse un peu, j’ai été voir les niveaux tout ça, elle me fait un bruit enchanteur, ça tapote… et je me casse! Je m’enfuie de l’usine…

J’ai beaucoup vu d’images sur les boues rouges de Vitrolles ou de Gardanne, certaines très belles. Aucune ne montrait cependant le travail des hommes.

Les dispersifs épandus dans le golfe par la British Petroleum ont piégé le brut de la marée noire, l’ont fait sombrer. La gangue molle et gluante attend à présent dans les fonds marins. Elle envoie en éclaireuses des particules de son corps de mort millionnaire.

Dans cette ville sinistrée, durement touchée par la crise de reconversion des années 1990 et où la part du logement social dépasse les 60%, le projet du Louvre-Lens est promu par les acteurs publics comme une «chance» de relever le territoire et de le faire rayonner. Le fameux «effet Bilbao» après lequel courent de nombreux édiles est clairement revendiqué dans les documents de communication…

C’est à Detroit, Michigan, qu’est née l’automobile. C’est aussi là qu’elle est morte en premier. La ville est en plein marasme. À demi vidée, à moitié détruite. Matériellement et humainement. Le portrait serait presque cauchemardesque… sauf que dans les ruines de l’ancien monde se bâtit la société de demain, une société du partage et de la débrouille.

Châssis emplis de sable réfractaire, modèles bleuis pendus aux murs, son éteint du pilon qui tasse le moule, empreintes en creux qu’on assemble avant de couler le métal liquide. Chôra de la mémoire mobile et labile comme la fusion des sentiments mêlés.

Rondelle de révélation à croquer avec les yeux par dessus les toits les arbres le canal et au fond à l’horizon, les Pyrénées.

Bien que le 22 octobre 1895 en gare du Montparnasse les butoirs aient fait la preuve, aussi irréfutable que sublime de leur inutilité, la gare, réparée dans un premier temps puis reconstruite un peu plus loin, pas rancunière, leur a maintenu toute sa confiance et trois types de butoirs y sont aujourd’hui en service.