Accueil»Notes»
Un cow-working autour du sanglier

Un cow-working autour du sanglier

1
Partages

Matthieu Duperrex from Arterra Corsica on Vimeo.

Cadre général de production d’enquêtes artistiques de milieux, COW-PRODUCTION, porté par Arterra et Laetitia Carlotti, expérimente le partage d’un concept d’interventions artistiques en dehors des sentiers battus, où la pratique des chemins de traverse nous permet d’explorer la nature ensauvagée des paysages de Corse comme de partir à la découverte de notre nature férale. Chacune de ces interventions artistiques, baptisée Cow-Working signe le projet artistique en devenir. Matthieu Duperrex a débuté un Cow-Working en cherchant à comprendre le phénomène de l’hybridation du sanglier et du porc corses. Le Cow-Working de Matthieu Duperrex n’est pas une traque du sanglier seul, mais plutôt le suivi des interrelations que cet animal provoque dans le territoire corse, notamment en exigeant des collaborations singulières entre des chasseurs, des éleveurs et des chercheurs en biologie animale. En effet, plus de 80 % des sangliers abattus par les chasseurs corses présentent un phénotype d’hybridation avec le porc.
L’intéresse particulièrement la double traque dont ces animaux font l’objet, par les chasseurs et par les scientifiques étudiant la propagation de la grippe porcine. Il part donc à la rencontre de compagnie de chasseurs, des éleveurs et des chercheurs de l’INRAE capables de renseigner sa curiosité. Pardessus tout le sanglier corse est une espèce sentinelle pour l’étude des zoonoses. Les sentinelles répondent d’une part à une logique « pastorale » selon laquelle le territoire est à préserver en dépit des risques qu’il affronte. Si elles sont parfois sacrifiées au bénéfice de l’alerte et de l’ordre collectif, comme au cours des chasses administratives, ces sentinelles impliquent d’autre part des humains qu’ils puissent adopter le point de vue des non-humains pour décoder les signes avant-coureurs d’un aléa. Analysant les cheminements du génotype et les modalités de transmission des zoonoses, on met en question du même coup la (non-) fabrique du pays productif et les faillites du « désapprentissage » rural.
Des tentatives de co-apprentissages et des communautés de pratiques prolifèrent dès lors pour, au travers du sanglier, qualifier le territoire comme « zone critique », ce qui pour Matthieu Duperrex signifie la naissance d’un motif dialectique, esthétique et politique de l’interface pelliculaire entre des milieux en tension et soumis au développement incontrôlable des « écologies férales ».
OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERADuperrex-Coworking-7OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

Auparavant

Cow-working, une traque artistique dans le maquis

Ensuite

Art et pratique du paysage, pour une sédimentologie hybride

Pas encore de commentaire

Commenter cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>