Articles répertoriés pour
poésie
Aujourd’hui que l’enfer n’est plus sous terre
Ce mythe très ancien, très lointain, de la descente aux enfers d’Orphée pour retrouver Eurydice, d’un couple qui cherche à se renouer, a encore beaucoup à nous dire…
Aujourd’hui Eurydice, c’est pour aujourd’hui
Claire Dutrait publie son premier roman, Aujourd’hui Eurydice, une œuvre ouverte, prise entre un livre papier, un livre numérique (avec boucles rétroactives), un site « avant-scène » et des performances…
Lecture : A Tribute to Passaic
«Si on alignait certaines villes du monde en fonction de leur taille, en commençant par Rome, où se trouverait Passaic dans cette suite impossible?» Sur fond vidéo, une lecture performée par Claire Dutrait, Katya Hodgkinson et Matthieu Duperrex…
La vieille en son paysage ordinaire
Un pneu avait passé la glissière et se trouvait, là, désolidarisé du véhicule qui l’avait éjecté. Longtemps après les sirènes, la vieille rassembla son bouquet, et dans un geste ancestral, en déposa sur le pneu l’une des fleurs.
Promenade en pensée à Villa Dolorès
Il faut bien réfléchir où poser ses pieds, entre les flaques d’eau croupie, la terre battue et les légumes posés au sol; les enfants courent en mangeant des gelées rouge sang surmontées d’une pointe de blancs en neige qui dégouline au soleil.
Le lendemain de la veille urbaine #5: l’accélération
Ils disent l’époque des télécommunications et des enseignes lumineuses: «Bébé Cadum vous souhaite bon voyage / Merci, Michelin, pour quand je rentrerai / Comme les fétiches nègres dans la brousse / Les pompes à essence sont nues». Ils disent les voyages en transatlantique, les prospectus, les sténo-dactylographes ou les aérodromes: «La religion seule est restée toute neuve la religion / Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation».
Sur les ruines des monuments romains
Un jour viendra peut-être où sur les ruines/ Des monuments romains/ Pèseront les troupeaux, et où les sept collines/ Subiront la charrue; peu de soleils/ Auront tourné, peut-être, avant que le renard/ N’habite les cités latines et que les arbres/ Ténébreux ne murmurent dans leurs enceintes…
Tant qu’il y aura
Tant qu’il y aura des points de vue avec accès payant sur bijoux de pacotilles, tant qu’il y aura des entrées gratuites pour les enfants le long de cette artère fourmillante et crasseuse, tant qu’il y aura l’apéro offert au groupe en terrasse devant la façade 1933 d’un superbe immeuble de rapport, tant qu’il y aura le quartier libre dans la rue commerçante, ancienne Rue de l’église dédiée au roi, tant qu’il y aura des bus sightseeing avec écouteurs à brancher dans le siège mais sans musique…
Le fil de la skyline
Nuit. Chambre d’hôtel. Regard sur la baie de Hong Kong. Sonnerie du téléphone – AYA rouge en lettres majuscules– «Allô?» –couronne rouge sur une tour– «Oh salut! Comment tu vas? Enfin, bonsoir! ici… il est 11h, oui. J’ai la skyline sous les yeux, c’est… Ah?» –comme une tasse verte sur une autre– «…………..……… Oh non… c’est pas vrai…» –enseignes en blanc phosphorescent– «Ce matin ?……………………….. C’est pas vrai…»
Tremblement sans fin
Au début, c’est comme une distraction nouvelle. La ville ne construit pas son identité urbaine sur le passé mais sur le futur. L’épreuve de force est raisonnable. Une façon généreuse et risquée d’habiter le monde: comme chaque fois que le désir nous anime. La volonté de laisser un souvenir impérissable, faisons-le aussi pour l’énergie du futur.