Articles par
Claire Dutrait
Les vieux dans les parcs de la Chine
Il y en a qui marchent en arrière, à un ou deux /Il y en a qui marchent en balançant des bras /Il y en a qui marchent avec les deux mains entre les omoplates et leur face s’ouvre sur la face du monde /Il y en a qui marchent en frappant dans les mains un rythme qui n’est pas celui de leur pas /Il y en a qui marchent en leur rythme
Inventaire des rues de Shanghai — avant le départ
En vrac d’abord, puis très vite, rassembler les souvenirs, classer les visions, ranger les pensées. Tout plier en tout petit, les papiers découpés des trajets dans la ville. Définition de la rue: espace viaire caractérisé par la circulation qu’il permet et par la distribution des fonctions de la ville qui l’encadrent (commerces, services, travail, habitat, etc.). C’est trop court. On dépliera plus tard.
Omission passée, ô mission future
Chronique de deux visites: du Centre d’urbanisme de Shanghai et du Musée historique de Shanghai. L’un sur la place du Peuple, l’autre sous la Pearl Tower. Celui-ci est plus ancien que celui-là, mais les deux fonctionnent de la même façon: des analphabètes pourraient s’y retrouver, donc les étrangers aussi. Pas de texte, ou si peu. C’est un livre d’images qu’on ouvre sur la ville – où l’on verra comment Shanghai se dessine un destin, et pourquoi elle y parviendra.
Gens de Shanghai
L’ouvrier, la shanghaienne, la dame au linge, les vendeurs à la paire, la jeune femme au scooter, les gens du marché, le commis libraire, le serveur du Bar Rouge, le chinois d’enfance… Et voilà. Et tu sais maintenant pourquoi tu étais là.
La fadeur, le neutre, le milieu
Et là, devant Pudong, toutes lumières éteintes à trois heures du matin, c’est l’image même du milieu, neutre et fade. Aucune pensée ne vient, aucune sensation, aucune extase, même pas en souvenir des mille et mille scintillements de la tombée de la nuit sur la city depuis le pont versicolore de Waibaidu. On se dit qu’on est là et c’est tout.
Faute de sens, les cinq sens
Ces deux Shanghaïennes en tailleurs nous emmènent jusque devant les raviolis recherchés. Elles vérifient régulièrement qu’on les suive, du coin de l’œil. Loin de toute promiscuité.
Caractère de Shanghai
Le plan de Shanghai — un caractère avec ses clés: tracé du fleuve, rectangles des concessions, zone centrale de la vieille ville, ligne oblique du Bund… — comment trouver l’écriture cursive?
Lyrisme automatique
Il y a que tu es dans la voie lactée – poudre d’étoile ce soir après anonymous little worm in Big Apple ce matin. Lyrisme automatique du nouveau monde.
Et peut-être que New York c’est la Venise du nouveau monde
Rem Koolhaas suggère à plusieurs reprises que les architectes du manhatanisme ont eu Venise dans l’œil pour régler les questions de circulation dans New York. Les flots de la rue — voitures et piétons — comme canaux.