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transport

Nous sommes embarqués. Alors, de Bagcilar à Kabatas, me laisser porter par le tramway, ma fenêtre devenant une chambre photographique qui fixe les attitudes des passants stambouliotes dans la rue.
Locomotive et drive in

On ne réécrit pas impunément la poétique du Transsibérien de Cendrars, lui dont l’écriture dit «la moëlle chemin-de-fer» et fait courir après ça tous les trains d’Europe derrière elle. Mais doubler la vie du trajet par l’invitation au voyage de la littérature, et conduire ces lignes d’existence aussi parallèles que deux rails: cela, c’est la magie du chemin de fer.
Montparnasse

Bien que le 22 octobre 1895 en gare du Montparnasse les butoirs aient fait la preuve, aussi irréfutable que sublime de leur inutilité, la gare, réparée dans un premier temps puis reconstruite un peu plus loin, pas rancunière, leur a maintenu toute sa confiance et trois types de butoirs y sont aujourd’hui en service.
U-Bf Friedrichstraße

La cartographie prétend représenter la réalité, de sorte que le lecteur d’une carte peut naviguer dans le monde, s’y repérer. Mais les cartes n’existent que parce que leurs auteurs manipulent la réalité, ne serait-ce qu’en sélectionnant ce qu’il s’agit de figurer sur elles. Les cartes contiennent toujours une part de vérité, mais jamais rien que la vérité.
INSTITUT FÜR  RAUMEXPERIMENTE

Davantage qu’un déplacement, la marche est une insertion sociale dans l’espace urbain, et comme tout type de mobilité, elle fait intervenir un schème cognitif de codage/décodage de l’espace géographique. Comme nous l’a appris Marcel Mauss, «avant les techniques à instruments, il y a l’ensemble des techniques du corps».
Crainte et tremblement

Eh oui! Les «véroleries mécaniques» de la bagnole auraient fait leur temps! On n’a pas idée, que c’en est indécent même, cette obstination rétrograde à prolonger les «tribulations pétrolifères»! C’est plus d’époque, on n’a plus les moyens…
Ragazzi en liberty

Toujours à Rome par mille voies les ragazzi sur liberty les enfants du tramway graffité toute la famille sainte des faubourgs à Saint-Jean de Latran à la Garbatella de Cinecittà aussi ou bien venus de via Portuense ou d’Appia Nuova descendent le Janicule remontent du Village olympique coupent Nazionale évitent le Corso Vittorio Emmanuele puis encore de toutes les places aux marchands de glaces et hors les murs antiques…
Chernaïa Molnïa

Un cinéma russe a aujourd’hui émergé, qui propose des divertissements spectaculaires non exempts d’un sous-texte réinvestissant la culture russo-soviétique, mettant en scène des personnages aussi influencés par l’Occident qu’affirmant une certaine fierté russe, tout en étant capable de regarder en face les faiblesses de la société, filmant Moscou dans toute sa complexité. L’une des meilleures illustrations de ce cinéma est une superproduction de Bekmanbetov, le long métrage Chernaïa Molnïa.
Escalators de Peak Tower

Espace singulier dont la spécificité passe pourtant inaperçue… De la cave au toit, l’escalier délimite pourtant l’habitat. Jusqu’à la concurrence de l’ascenseur, son parcours clôt l’édifice dans sa raison d’être. Il «dessert»: pesons toute l’ambiguïté du verbe. Épreuve physique, l’escalier est le plus ingrat et asséchant des modes de déplacement. Instrument de sélection, il nie toutes les frictions mécaniques qui ne soient celles du piéton en bonne santé. Mais sans même parler de «concurrence», le monde mécanisé et automatisé a introduit du jeu dans la phénoménologie de l’escalier.
Entrée du Maglev en gare

Monter dans un ascenseur devient l’expérience décisive pour savoir ce qu’il en est de la volonté de puissance des promoteurs et constructeurs de tours, et à travers eux, de la ville qui s’enorgueillit de ses gratte-ciel. Le parcours peut d’ailleurs être scénarisé, séquencé, sans que l’expression du geste architectural et politique de la tour s’en ressente, bien au contraire. Et si le Maglev était un ascenseur horizontal?