Articles par
Matthieu Duperrex
Miroirs de la ville #6 Le capitalisme contre le droit à la ville. Néolibéralisme, urbanisation, résistances
La thèse du géographe David Harvey est simple: les concentrations démographiques et géographiques que sont les villes doivent leur dynamique au besoin du capitalisme d’écouler le surproduit. Dans cette voie, comme dans la fameuse fresque de Diego Rivera, les villes cristallisent du temps de travail et des rapports de classes. La progression des infrastructures urbaines est en ce sens attachée au jeu de l’investissement et de la dette.
Miroirs de la ville #5 Dans quels mondes vivons-nous?
Quel sens donner au monde? Du cosmos ordonné et un, l’image se fracture irrémédiablement. L’architecture, l’agencement des rapports de contact entre les êtres? Usés et révolus. Ce qui signifie rien moins que d’abandonner l’essence au multiple des formes sans chercher à l’ordonner. Quels sont les mondes possibles de l’architecture?
Miroirs de la ville #4 Le cœur d’une ville… hélas !
Avec une lecture à sens unique du «développement», les élus sont souvent obnubilés par le «rayonnement» de leur ville et leur place dans des classements qui entretiennent savamment le marketing urbain. Or, le tramway moderne — pas celui qu’on voit cahoter dans des villes qui ne l’ont jamais abandonné, mais l’engin métaphorique par excellence de la «glisse» urbaine et de l’injonction à la mobilité —, lui au moins, comble cette attente.
Mémoire fusion de Haskoy
Châssis emplis de sable réfractaire, modèles bleuis pendus aux murs, son éteint du pilon qui tasse le moule, empreintes en creux qu’on assemble avant de couler le métal liquide. Chôra de la mémoire mobile et labile comme la fusion des sentiments mêlés.
Miroirs de la ville #3 Psychogéographie ! Poétique de l’exploration urbaine
Qu’il suffise de se concentrer sur les traits dominants des idées psychogéographiques: l’errance urbaine, la réinvention de la ville par l’imagination, le sens surnaturel d’un esprit des lieux, les soudaines perspicacités et les juxtapositions créées par une dérive sans but, les nouvelles manières de faire l’expérience de décors familiers — et l’on peut aussitôt identifier ces thèmes dans des œuvres ayant précédé de longue date leur reconnaissance formelle par les situationnistes.
Miroirs de la ville #2 Théorie des maisons. L’habitation, la surprise
La philosophie s’intéresse par endroits à la maison. La maison, non au sens de la chose ou de l’objet, mais la maison comme concept ou plutôt comme schème (au sens kantien): à savoir comme un «dynamisme spatio-temporel» que l’acte d’habiter concerne tout particulièrement.
Miroirs de la ville #1 Dedans, dehors. La condition d’étranger
«Il faut fermer la jungle de Calais» proclame un jour un ministre de l’Immigration. La fermeture de Sangatte a une vocation: rendre encore plus invisibles des vies étrangères placées sous le sceau de «l’irrégularité». Sur la plage de Sangatte, un jour, puis un autre jour, l’attente des vies anonymes s’est dissoute en une absence totale de lieu. Le livre « Dedans, dehors, La condition d’étranger » pose à ce titre la question de la disqualification de certaines vies, ces vies étrangères auxquelles on confisque à un moment donné leur visibilité.
L’île Seguin et ses spectres
Il n’y a plus de forteresse ouvrière. Disparus, les murs… Disparue, la chaine de montage… Éteint, le fracas des machines… À jamais. La Seine épouse à présent une île nue, encore presque déserte, l’île Seguin, dont l’histoire récente se veut pourtant la plus emblématique de l’industrie automobile française.
Labyrinthe en ligne droite
De la mer de Marmara à la Corne d’Or, éprouver le seuil de Constantinople au travers d’une marche le long de ces quelque sept kilomètres. Le mur de Théodose II est une coupe longitudinale dans la ville péninsulaire d’Istanbul… un ambivalent marqueur des contradictions de la mégalopole. En recueillir les ambiances, pas à pas.
Une île dans le bitume
Davantage frontière que transition, espace d’une avant-garde post-exotique qui fait le siège de la vieille ville. Purgatoire du choix de civilisation. La toponymie appelle ce sentiment.