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imaginaire

Le chef l’a regardé, du haut de son âge et de son savoir et lui a demandé : « Comment es-tu arrivé jusqu’ici ? — J’ai marché sur la mer. »

Un pneu avait passé la glissière et se trouvait, là, désolidarisé du véhicule qui l’avait éjecté. Longtemps après les sirènes, la vieille rassembla son bouquet, et dans un geste ancestral, en déposa sur le pneu l’une des fleurs.

Le rétro-futurisme écrit une histoire contrefactuelle, une uchronie paradoxale. Par leur jeu de «flashforward», d’anticipation rétrospective, les avant-gardes futuristes façonnent notre présent, lequel en vient à se confondre avec l’imaginaire de la science-fiction…

Alors écoutant le mix des fréquences de police de New York ou bien d’une autre métropole, peu importe, je survole la ville hypnotique à travers un œil-caméra aléatoire. La grille des avenues perd son caractère euclidien et l’espace se tord et se séquence en tranches dans ce parcours sans visée particulière.

Des architectures solitaires décomposées en fragments à l’espace dépossédé et projeté, l’anarchitecture est une méthode spirituelle, une nouvelle psychogéographie du paysage urbain qui a pour but de nous détacher un temps du pouvoir d’accoutumance et de neutralisation de notre culture perceptive.

Alors que nous publions un beau texte de Joanne Pouzenc sur Dubaï, à laquelle il manque le temps «pour devenir peut-être une ville», on découvre à Paris un appartement laissé en sommeil pendant soixante-dix ans. Il appartenait à Madame de Florian, décédée cette année à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Quelle nostalgie en ouvrant ce vieux flacon! Fixation du temps…

Tiens donc. Alors que les médias nous informent d’une éventuelle « menace terroriste » en Europe, voici qu’au détour d’un regard, je surprends Superman qui guette la place du Capitole depuis les toits du bâtiment éponyme. Toulouse, près de dix ans après l’explosion de l’usine AZF, serait-elle sous une imminente menace?

En 2010, les aéroports de Moscou pris d’assaut par une population essayant de fuir leur habitat englouti sous une chape grise irrespirable, constituèrent un spectacle d’exode lent, stoïque et las. Quand l’Histoire violente n’est plus là, parfois les peuples reproduisent des réflexes enfouis de fuite, loin des traquenards de prisons déguisées en urbanités. En soi, les incendies touchant les larges zones forestières de la région moscovite tenaient de l’accident naturel. Ils ont plongé la capitale russe dans une atmosphère dramatique, meurtrière (les fumées toxiques y ont doublé le taux de mortalité quotidien, les hôpitaux censurant le terme de choc thermique) — mais étrangement belle aussi. De cette beauté des linceuls, à échelle de cité; les vivants et les avenues se faisant limbes.