Articles répertoriés pour

Arcadie

2015-2018. Durant trois ans, Matthieu Duperrex a mené une double recherche, artistique et théorique, de terrain et de pensée, sur les paysages de l’Anthropocène. Il ressort de cette entreprise d’archéologie esthétique ou bien de géologie sensible un motif, voire un paradigme de la création plastique contemporaine, « l’Arcadie altérée ».

On propose ici de prendre à revers la thèse heideggérienne selon laquelle «l’animal est pauvre en monde». Cette théorie est traversée d’un dualisme symptomatique de la Modernité. L’acosmie prêtée à l’animal devient alors plutôt un paradigme utile pour décrire le «cercle de désinhibition» qui régit cette Modernité, notamment avec l’avènement de l’anthropocène.

Les berges des rivières ou bien les îles fluviales ont souvent ce mystérieux potentiel de générer des histoires de ralliement à une communauté choisie. La peinture, la littérature et le cinéma prolifèrent de pareilles échappées pour l’imaginaire au bord de l’eau.

Du crassier d’abord, on ne sait pas de quoi il s’agit, c’est illisible et inhabitable , comme si nous étions tenus à la « mauvaise distance » d’une expression métamorphique, et c’est aussi souvent invisible, comme nombre de pollutions industrielles.

On lit cette enquête d’Anna Tsing parce qu’elle rend optimiste sur la possibilité d’instaurer des relations viables, quoique fragiles, dans un monde qui semblait voué à disparaitre, et que les notions mises en jeu permettent de le lire avec un œil dégagé de sa taie de fatalisme.

Et si Elisée Reclus écrivait aujourd’hui des cartes postales d’Amérique à son frère Élie ? Quelles seraient ses observations ? Une petite fiction sur le paysage et sur l’esthétique de l’anthropocène… Une communication donnée lors du colloque international « Postcard from the Anthropocene », University of Edinburgh.

Une école, un hôpital, une salle de spectacle, une prison… Ces bâtiments construits par les Homo sapiens ont été désertés et la nature y a repris ses droits. Ils accueillent désormais les vents, les pluies, la faune et la flore sans résistance. À travers une série de plans fixes, Nikolaus Geyrhalter tend ces paysages vers le spectateur comme des miroirs.

Dans cette intervention fondée sur l’actualité artistique du collectif « Urbain, trop urbain”, Matthieu Duperrex esquisse certains des enjeux de la représentation contemporaine du territoire à l’intérieur du « nouveau régime sensible » de l’anthropocène.

Lors de la seconde moitié du vingtième siècle, notamment aux États Unis, des artistes ont entrepris de faire œuvre en explorant, avec les outils qu’ils avaient à disposition – essentiellement la voiture et la photographie –, la banalité des bordures de ville et des paysages altérés par l’industrie. Le Choc pétrolier allait à son tour changer la donne et inciter au développement d’une esthétique « environnementale ». Prenant appui sur cette histoire ainsi que sur les œuvres proposées dans le cadre du projet “Port-de-Bouc, Une épopée collective”, cette conférence illustrée porte sur les enjeux de la représentation contemporaine du territoire et des récits inventés aux marges de l’urbain.

Boulez vient de mourir. Devant ce paysage de Fos-sur-Mer, j’imagine les lignes en promenade qu’enseignait Klee aux étudiants du Bauhaus trouver leur chemin dans le quadrillage connecté des lignes qui ont des délais à respecter.