Elle est retrouvée… — relations urbaines #3
Ici, comme tous les jeudis, un instant dans une ville, de ceux qui signifient qu’on était là, pris dans la trame des mots des autres. Ici, Urbain, trop urbain les relate et rien n’aura eu lieu, que le lieu, excepté, peut-être, une constellation…
Un café, sur les Zattere, à Venise.
Une femme, la jolie quarantaine, avec ses enfants. Elle, Le Monde en lecture, le fils, un cahier de vacances, la fille, un gros roman. Absorbés. Et puis le rayon de soleil se fait plus jaune, la femme sort son porte-monnaie. Le garçon apparaît, en chemise blanche et gilet noir, moustache en gris et plateau sur la paume. Tout se dit en italien.
Elle- On s’en va… on repart demain à Paris.
Lui- Quoi ? déjà ?
Elle- soupir et sourire
Lui- Mais comment pouvez-vous ?
Elle- L’année prochaine… on reviendra… Les enfants ont classe mardi…
Lui- Mais regardez, ici ! Vous ne pouvez pas partir maintenant ! Geste large vers le quai, le canal, le Redentore, la Giudecca, la mer mêlée, au soleil — Regardez, vous ne pouvez pas partir ! C’est le plus bel endroit du monde ! C’est Sollers qui l’a écrit…
Si ce garçon de café connaît Sollers, alors il est Proust — et toi, disséminée dans le rayon de soleil des Zattere…
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1 Commentaire
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par brigitte celerier, URBAIN trop URBAIN. URBAIN trop URBAIN a dit: Un instant, ou bien un morceau d'éternité… Rencontre à #Venise http://ow.ly/42ent #relations_urbaines […]