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LANGUE URBAINE

Trajet du récit, espace de langage de la ville

Il y a une grande cour derrière le bâtiment. Un jardin potager enclos par des poutres — soucis et marguerites devant la haute palissade de béton. Derrière, un hôpital et la cité envoient leurs sirènes récurrentes aux banlieues sans pavillon.

Encore là avec les deux autres qui, tout pareil, comptent et recomptent, sandales, talons aiguilles, baskets, bottes, jupes, pantalons robes, jambes nues, roues de vélo, crottes de chien, papiers publicitaires jetés à la volée, balai en plastique vert, pigeons, morceaux de pain, à 12h45,46,47,48,49,50…

Plus tard vous avez revu l’américain, dans le quartier, dos au mur un soir, dans les phares d’une voiture.

Rondelle de révélation à croquer avec les yeux par dessus les toits les arbres le canal et au fond à l’horizon, les Pyrénées.

Peut-être à ce moment là vous vous demanderez pourquoi vous n’êtes pas resté chez vous. Dans le théâtre de la ville contemporaine, ce sera à vous de jouer.

Dans la nuit dans le cri de l’harmonica dans la fumée en foule au rythme du washboard, dans le club d.b.a de Nola, c’est la loi du banjo sans répit.

Sur le stand Monsanto, un costume cravate à la cinquantaine argentée fait un éloge simple des OGM: Un montón de plata!

Tu m’avais parlé, entrecoupé par vrombissements de voitures, passants occupés à être à l’heure, badauds, vieux, junkies, de Saïgon.

Affres. L’homme appelle, l’homme rugit, la voix de son maître ne s’entend plus derrière les ondes en gerbes de l’infidèle compagnon.

Lundi. Et même le lundi la population hors saison s’étale sur le trottoir du Café Populaire. La voiture ralentit pour se glisser dans l’ambre nonchalante des verres de bière.