Articles répertoriés pour
espace public
Détroit je t’aime, ou la révolution urbaine «DIY»
C’est à Detroit, Michigan, qu’est née l’automobile. C’est aussi là qu’elle est morte en premier. La ville est en plein marasme. À demi vidée, à moitié détruite. Matériellement et humainement. Le portrait serait presque cauchemardesque… sauf que dans les ruines de l’ancien monde se bâtit la société de demain, une société du partage et de la débrouille.
Hôtel California
Comme dans la plupart des chambres d’hôtes —sans doute aviez-vous remarqué ce trait caractéristique de l’hôtellerie de particulier à particulier—, la décoration demeure tributaire du goût du propriétaire et même, plus vraisemblablement, de la représentation qu’il se fait de vos attentes et de la capacité qu’auront à les satisfaire ses vieux bibelots, ceux dont il ne s’est pas encore défait.
Miroirs de la ville #6 Le capitalisme contre le droit à la ville. Néolibéralisme, urbanisation, résistances
La thèse du géographe David Harvey est simple: les concentrations démographiques et géographiques que sont les villes doivent leur dynamique au besoin du capitalisme d’écouler le surproduit. Dans cette voie, comme dans la fameuse fresque de Diego Rivera, les villes cristallisent du temps de travail et des rapports de classes. La progression des infrastructures urbaines est en ce sens attachée au jeu de l’investissement et de la dette.
Les chats de Galata
Il n’y a bien que les humains pour opposer humanité et animalité, dominant et dominé, ville et nature. Mais nous, les chats, sommes divins parce que nous nous fichons éperdument de ces binarismes simplistes. Nous avons suffisamment d’affect et d’intelligence pour laisser croire aux Hommes que ce sont eux les maîtres et nous les dominés. À vous les chatons de perpétuer cette illusion pour qu’ils continuent à trimer pour nous nourrir et nous choyer.
Neozoon: «nos animaux sont d’authentiques produits de la ville»
Kangourous, coyotes, renards, cerfs, ours, lapins, tigres, moutons… Neozoon tapisse stratégiquement les murs de nos villes et interroge notre rapport à l’animal. Interview de ces mystérieuses dames à la fourrure qui gardent encore leur anonymat.
Parler stambouliote — Relations urbaines #24
Car dans la commune d’Istanbul chiens, chats et mouettes ont voix au chapitre du partage de la voirie. Et si l’un, ou dix, surprennent par leur conversation, nul ne pourra se prévaloir de son droit de cité. C’est ainsi.
L’abribus
J’aime ces moments où le temps de l’imaginaire se décroche du temps des gestes. Un frémissement des espaces dérègle les synchronismes; sensations et émotions s’y engouffrent, le coutumier est mystérieux, source d’histoires qu’on se raconte à soi-même. En marchant sur le trottoir.
La benne aux vieux noms
Parce que la poire, ou l’île, est une surface nettement délimitée, elle se reconstruit sur elle-même. La zone «reflets» (à cause de la tour Saint-Gobain, qui joue des siens) devient la vitrine la plus futuriste, au détriment même des grands élancements des tours-pouvoir (Total, Areva, EDF). Alors certains secteurs, qui furent dépositaires de ce futurisme une décennie, s’abandonnent et gardent la vieille signalétique grise. La signalétique grise divise la poire en huit, avec des numéros.
L’écologie graphique de la ville et sa disparition
Si la ville naît avec la sédentarisation des hommes, son développement a pour corollaire le recours aux signes. Les traces d’autrefois n’ont rien à voir avec celles que nous connaissons aujourd’hui. Mais dès Sumer, Éphèse, Pompéi, Tikal et ailleurs, trois types de signes —institutionnels, mercantiles, sauvages— sont bien présents, et se sont installés dans notre espace urbain. Comment en faire le répertoire? Comment penser leurs connexions? Comment, aussi, les oublier?
Le sport, le marchand de godasses et l’espace public urbain
Les pratiques sportives urbaines sont le terrain de chasse des vendeurs de godasses. Dès les années 1920, le lobbyiste Edward Bernays expliquait ainsi aux industriels qu’il fallait «construire des consensus» pour que le grand public consomme. En effet, la publicité seule ne fait pas consommer un produit, il est nécessaire de construire une histoire, de pénétrer l’inconscient collectif de façon très organisée, avec les leaders d’opinions de chaque groupe social.