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Comme l’œuvre du Quichotte strictement réécrite, les écritures de «Pierre Ménard», ici sur la plaque signalétique de métal et là-bas dans la fenêtre de pixels d’un navigateur Internet, demeurent radicalement neuves et originales. Chacune pourrait prétendre donc à l’existence pour elle-même et à la faveur du système de repères qu’elle embarque avec son appellation.

Sainte Sophie n’est pas la seule à dilater l’espace épandu de sa sainte sagesse: toute église byzantine déploie de même ses paraboles de lumière en échos symétriquement dispersés. Mais alors pourquoi Aya Sofia mérite-t-elle son nom?

Il s’agit d’une œuvre complexe que l’architecte Zaha Hadid a patiemment fait sortir de terre à Rome durant une décennie où se sont multipliés pour elle les concours remportés à travers le monde. Le MAXXI est en quelque sorte l’hypotexte de cette success story de l’architecture «paramétrique».

Les traditionnelles métaphores emboîtées de la ville qui la ramènent à un organisme ont l’avantage de dire l’entremise du lieu, sa dépense de liaison entre organes disparates, mais elles impliquent une téléonomie insupportable. Or, la ville est sans finalité. L’espace de la ville fournit des écarts à la norme, hybridations et bricolages du quotidien au bénéfice d’inventaire du poète ou du tératologiste.

J’ai récemment pu voir à Shanghai — autrefois surnommée le «Paris de l’Asie» — combien la fantasmagorie de la «ville lumière» demeure encore sensible, depuis l’inauguration de l’Exposition universelle de Paris, en 1900, et son Palais de l’électricité, au sommet duquel caracolait de mille feux un «Génie» éponyme.

Une astuce, un différentiel de matériau, une intrication du muscle et du logiciel que surplombe un artifice juridique… La technique est affaire de «pli sur pli», comme le dit Bruno Latour dans un texte que nous découvrions cette semaine. La vie urbaine est l’occasion d’en expérimenter tous les jours les implications.