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Parution de « Voyages en sol incertain »

Parution de « Voyages en sol incertain »

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J’ai l’immense plaisir d’annoncer la parution prochaine (le 10 mai 2019) de Voyages en sol incertain, un récit d’enquête entre littérature et essai autour des paysages contemporains des deltas du Rhône et du Mississippi. L’ouvrage jouit, qui plus est, d’une double publication : Wildproject, éditeur de référence de la pensée écologique, assure la version imprimée ; tandis qu’une version numérique augmentée de médias (photos et vidéos) est conçue et distribuée en ePub par les éditions de La Marelle. J’ajoute enfin que le peintre Frédéric Malenfer m’a fait l’honneur d’accompagner par ses encres fluides et vivantes ce récit d’une expérience du paysage au travers des sédiments. Le livre est donc on ne peut plus magnifique!

Lancement à Marseille et Paris

Voyages en sol incertain sera présenté le 09 mai à la Librairie l’Odeur du temps à Marseille (19h) et le 10 mai à la Librairie Petite Égypte à Paris (19h). Davantage d’information sur notre Facebook.

Procambarus clarkii, Frédéric Malenfer
Procambarus clarkii, Frédéric Malenfer

Origine de ce livre

Ce projet de livre n’a pas été immédiatement un livre… En 2015, une irrésistible pulsion de comprendre m’a poussé sur les côtes de la Louisiane. Comment une ville, la Nouvelle Orléans, pouvait-elle commémorer sa propre catastrophe, l’ouragan Katrina ? Ayant été, il y a dix ans, au front climatique dans sa confrontation avec un ouragan d’une force peu commune, la Nouvelle Orléans est aussi l’une des villes où le rapport des humains à la terre est à son point le plus critique. En témoigne sa métropolisation hybride, à l’interface des infrastructures techniques et économiques et du risque écologique majeur : digues et déplacement empêché du Mississippi, canaux et disparition du bayou, exploitation des sols et hausse du niveau des océans…

Avec ses bouleversantes études de fleuves, Matthieu Duperrex parvient à faire de la sédimentation à la fois une science des sols, et une philosophie de la nature extraordinairement labile et silencieuse.
— Bruno Latour
De retour en France, je me suis tourné – magnétisme identique – vers le delta du Rhône. Mon projet a muri, notamment grâce à une résidence à la Marelle (Marseille). Et ce projet a consisté alors à écrire une « archéologie » du sédiment par la mise en écho de ces deux territoires, les deltas du Mississippi et du Rhône. Les sédiments sont la vie. Ils se déplacent en suspension, puis se déposent et s’empilent pour former un sol, un pays fertile. Tenus en corset par les digues et levées, soumis aux exigences de l’industrie et du commerce, les fleuves nourriciers se sont dissociés de leurs deltas. L’érosion affecte à une vitesse inouïe un pays suspendu entre houle et nuages, elle atteint aussi des cultures fragiles. Une poétique, qui s’abreuve à l’abondance des langues sédimentaires, doit témoigner de ces phénomènes significatifs de notre condition contemporaine.

Mais il me fallait encore trouver des guides, au-delà des livres et articles savants que j’avais dévorés, pour me rendre au cœur du « cerveau du monde » (Walt Whitman). Ce furent, pour m’y emmener, ces fameux intercesseurs porteurs de toute une cosmologie, ces vivants – animaux et végétaux – qui s’agencent en familles narratives : les spectres, les résidents, les sentinelles et les voyants. Alors, et alors seulement, le récit a pu commencer son chemin et m’embarquer dans les voies sédimentaires de la littérature…

Remerciements

Je remercie Claire Dutrait et Gabriel Dutrait à qui rien ne fut étranger, dès le début, de ce projet d’enquête croisée. Ils en ont accompagné le moindre développement. Pascal Jourdana et son équipe ont su lui prodiguer un accueil incomparable à la Marelle. Je suis reconnaissant à cette institution si rare d’avoir pris le relais de l’Institut français et de la Ville de Toulouse, qui m’avaient généreusement soutenu dans le volet américain de ce travail, lorsqu’un livre n’était pas encore d’actualité. Ils furent nombreux ceux qui m’accordèrent du temps ou bien m’aiguillèrent sur de nouvelles pistes. Je les remercie chaleureusement encore, indistincts hélas dans l’ordre arbitraire de la géographie et de l’alphabet mais chacune et chacun à part dans mon souvenir :

Pour le Mississippi – Anaïs Adair, Alice Alward, Austin Alward, Miriam Arkin, Melissa Clark, Windell Curole, Darren Faucheux, Gene Fredericks, Béatrice Germaine, Jan Gilbert, Julie Giraud, Sallie Glassman, Victoria Greene, Kristie Holm, Maxime Lachaud, Olivia Lamy, Bruno Latour, Kevin McCaffrey, Nicolas Nova, Mathieu Potte-Bonneville, Steve Preter, Sarah Quintana, Nick Slie, Frank Smith.

Pour le Rhône – Annabelle Austruy, Olivier Bedu, Patrick Box, Stéphane Brisset, Philippe Chamaret, Denis Chevallier, Philippe Conti, Marc del Corso, Martine Derain, Raphaèle Dumas, Aude Fanlo, Alexandre Field, Hélène Froment-Jacquet, Christophe Galatry, Véronique Granier, Béatrice Guyot, Suzanne Hetzel, Luc Joulé, Dalila Ladjal, Baptiste Lanaspèze, Geoffroy Mathieu, Fabrice Ney, Fabienne Pavia, Franck Pourcel, Colette Tron.

Je remercie Victor de Lavéra et aussi la Terre Mère, ou quelqu’autre nom qu’on lui donne.

Toutes les infos associées à cette œuvre Téléchargez le communiqué

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1 Commentaire

  1. […] mais qui finit par dépasser tous les livres-lièvres qui se fatiguent vite. Exemple : Voyages en sol incertain de Matthieu Duperrex. Voir aussi ici chez […]

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