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Paris
Expansion
Une personne, comme versée au hasard dans la ville: au bout de quelques minutes, quelle superficie de possibles couvre t-elle? La forme de notre devenir n’est pas celle d’un chemin. Elle a disparu à Gare de l’Est, il y a 30 minutes Pourquoi? Qui a-t-elle à fuir ou à rejoindre? Quelle mouche la pique?
ZAC [Masséna]
Longtemps, de loin, ce quartier m’effrayait. Je suis passé devant un beau nombre de fois, observant l’avenue de France sans jamais la prendre. J’observais derrière un immeuble le haut des anciens Frigos de Paris. Usine squattée pendant des années par des artistes en tout genre. Lieu qui a survécu face à l’aménagement de la Zone. Ce rectangle côtoyant la Seine, impénétrable d’extérieur et toujours l’avenue de France, là m’annonçant le bout du monde des territoires connus.
L’île Seguin et ses spectres
Il n’y a plus de forteresse ouvrière. Disparus, les murs… Disparue, la chaine de montage… Éteint, le fracas des machines… À jamais. La Seine épouse à présent une île nue, encore presque déserte, l’île Seguin, dont l’histoire récente se veut pourtant la plus emblématique de l’industrie automobile française.
Neozoon: «nos animaux sont d’authentiques produits de la ville»
Kangourous, coyotes, renards, cerfs, ours, lapins, tigres, moutons… Neozoon tapisse stratégiquement les murs de nos villes et interroge notre rapport à l’animal. Interview de ces mystérieuses dames à la fourrure qui gardent encore leur anonymat.
Petite typologie illustrée des butoirs montparnassiens
Bien que le 22 octobre 1895 en gare du Montparnasse les butoirs aient fait la preuve, aussi irréfutable que sublime de leur inutilité, la gare, réparée dans un premier temps puis reconstruite un peu plus loin, pas rancunière, leur a maintenu toute sa confiance et trois types de butoirs y sont aujourd’hui en service.
Anish Kapoor architecte et la pompe à air
Nous sommes dans une cathédrale de lumière avec ses oculi, et la toile translucide réfléchit la structure de la charpente métallique. La course du soleil dans la verrière crée tous les accidents visuels possibles à la surface, ténue et parfaite, de cet étrange vortex. À l’intérieur, on « mange » donc la lumière, une atmosphère cotonneuse qui devient de plus en plus ouatée à mesure que la journée avance et que l’air de la voute, où sont les prises de soufflerie, se réchauffe.
Iain Sinclair : « la ville est un gros chien danois »
Je voyais couler mon sang, comme j’aurais vu couler un ruisseau, sans songer seulement que ce sang m’appartînt en aucune sorte. Je sentais dans tout mon être un calme ravissant, auquel chaque fois que je me le rappelle je ne trouve rien de comparable dans toute l’activité des plaisirs connus.
La benne aux vieux noms
Parce que la poire, ou l’île, est une surface nettement délimitée, elle se reconstruit sur elle-même. La zone «reflets» (à cause de la tour Saint-Gobain, qui joue des siens) devient la vitrine la plus futuriste, au détriment même des grands élancements des tours-pouvoir (Total, Areva, EDF). Alors certains secteurs, qui furent dépositaires de ce futurisme une décennie, s’abandonnent et gardent la vieille signalétique grise. La signalétique grise divise la poire en huit, avec des numéros.
Chez M’ame Paulo — Relations urbaines #8
À Paris, dans la nuit — le café de M’ame Paulo. Dix mètres carrés à peine éclairés, d’une odeur âcre du temps passé, du temps pissé par combien de chats.
L’écologie graphique de la ville et sa disparition
Si la ville naît avec la sédentarisation des hommes, son développement a pour corollaire le recours aux signes. Les traces d’autrefois n’ont rien à voir avec celles que nous connaissons aujourd’hui. Mais dès Sumer, Éphèse, Pompéi, Tikal et ailleurs, trois types de signes —institutionnels, mercantiles, sauvages— sont bien présents, et se sont installés dans notre espace urbain. Comment en faire le répertoire? Comment penser leurs connexions? Comment, aussi, les oublier?