Infernale densité
Je me souviens de «La vie mode d’emploi» de Perec, et pour lui, Hong Kong c’est l’enfer.
Je me souviens des «miroirs profonds» et «des riches plafonds» de Baudelaire, et pour lui, Hong Kong c’est l’enfer.
Je me souviens: «le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie», et pour Pascal, Hong Kong, c’est plus que l’enfer.
Je me souviens de «Tristes tropiques», et l’Asie sans caste c’est l’enfer — à Hong Kong, pas de caste pour moi. L’enfer.
Tous… trop: à côté, à côté un peu plus loin, un peu plus bas, un peu caché, hors de ma vue, de mes oreilles de mon nez. Hors de moi! Pas moi!
«La foule de mon corps en souffre»,
«La foule de mon corps», dit Hong Kong, «en souffre» —
J’avoue ma vie j’avoue ma mort j’avoue autrui
Avec Éluard.
— pour un peu de silence, un peu d’espace, un peu d’air
— un tombeau à moi.
2 Commentaires
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par aleph187b, URBAIN trop URBAIN. URBAIN trop URBAIN a dit: "Infernale densité" — article & video http://ow.ly/1EGOj #Hong_Kong #high_density […]
[…] s’y expriment-elles ? « La foule de mon corps en souffre », écrivait Claire à Hong Kong : c’était dire l’assujettissement et la perte d’identité du corps propre, au-delà encore […]