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paysage

Les tours Sitesi

Davantage frontière que transition, espace d’une avant-garde post-exotique qui fait le siège de la vieille ville. Purgatoire du choix de civilisation. La toponymie appelle ce sentiment.
Regard

La mâchoire de la ville se balafre d’un parking sur la colline encore bariolée — et les dents creuses des immeubles cariés attendent l’or des spéculateurs. Yahya Kahya est à Istanbul sa bouche de gitane qui oublie de chanter.
Depuis El Alto—©Jessica Biermann-Grunstein

Une seule ville désormais qui couvre comme un tapis incohérent, en défi aux règles de l’urbanisme, chacun des recoins de la quebrada, les falaises, les ravins, la mâchoire ouverte de la terre somptueuse et colérique; ville tentacule insolente et téméraire, obstinée et qui ne cesse de s’étendre, qui se déploie comme l’aile d’un rapace, défiant l’altitude et l’équilibre.
Partie occidentale d'Istanbul

La tour Sapphire est la plus haute de Turquie, 261 m avec l’antenne. Alain Robert l’a déjà escaladée, ce qui suffit à son baptême (elle a été officiellement inaugurée le 4 mars 2011). Dans un quartier prétendument financier, mais qui trouvera peu de points de comparaison avec les autres cities, c’est une élégante structure élancée de 54 étages au profil de Lambda.
Locomotive et drive in

On ne réécrit pas impunément la poétique du Transsibérien de Cendrars, lui dont l’écriture dit «la moëlle chemin-de-fer» et fait courir après ça tous les trains d’Europe derrière elle. Mais doubler la vie du trajet par l’invitation au voyage de la littérature, et conduire ces lignes d’existence aussi parallèles que deux rails: cela, c’est la magie du chemin de fer.
hong-kong-signs_03 — ©Ikano Grafik

Si la ville naît avec la sédentarisation des hommes, son développement a pour corollaire le recours aux signes. Les traces d’autrefois n’ont rien à voir avec celles que nous connaissons aujourd’hui. Mais dès Sumer, Éphèse, Pompéi, Tikal et ailleurs, trois types de signes —institutionnels, mercantiles, sauvages— sont bien présents, et se sont installés dans notre espace urbain. Comment en faire le répertoire? Comment penser leurs connexions? Comment, aussi, les oublier?
Le personnel du Port ajoutait chaque jour un nouveau post-it —©Pierre Ménard

On s’était dit que, s’il faisait beau, cela nous permettrait de voir de là-haut l’un des plus beaux panoramas sur toute la ville. Besoin de prendre de la hauteur, voir Tokyo sous un autre angle. Mais ce matin-là, la visibilité était très mauvaise, les nuages bas coincés dans un ciel uniformément gris. Il pleuvait à grosses gouttes.
Pop up park — ©Open House gallery NYC

L’histoire de l’idée de nature semble s’être engagée dans une définition où l’artifice ne tient plus lieu de pôle d’opposition. Comme si par la ville, milieu technique par excellence, et principal acteur de la menace écologique, une transmutation des valeurs de la nature était en train de s’opérer.
Ruines

Un jour viendra peut-être où sur les ruines/ Des monuments romains/ Pèseront les troupeaux, et où les sept collines/ Subiront la charrue; peu de soleils/ Auront tourné, peut-être, avant que le renard/ N’habite les cités latines et que les arbres/ Ténébreux ne murmurent dans leurs enceintes…
Moscou, les cendres

En 2010, les aéroports de Moscou pris d’assaut par une population essayant de fuir leur habitat englouti sous une chape grise irrespirable, constituèrent un spectacle d’exode lent, stoïque et las. Quand l’Histoire violente n’est plus là, parfois les peuples reproduisent des réflexes enfouis de fuite, loin des traquenards de prisons déguisées en urbanités. En soi, les incendies touchant les larges zones forestières de la région moscovite tenaient de l’accident naturel. Ils ont plongé la capitale russe dans une atmosphère dramatique, meurtrière (les fumées toxiques y ont doublé le taux de mortalité quotidien, les hôpitaux censurant le terme de choc thermique) — mais étrangement belle aussi. De cette beauté des linceuls, à échelle de cité; les vivants et les avenues se faisant limbes.