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La Parga, une rue rêvée

La Parga, une rue rêvée

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Comme nous descendions,

Un matin impassible encore aux affaires urbaines,

après un dernier regard à la place du Capitole,

tournant à l’angle du souvenir d’une étroite Romiguières

la vue s’offrit large, la percée envoutante, confortable aux pieds du marcheur.

Comme nous arpentions les pavés neufs, nous étions deux,

et pourtant tous et chacun

et seulement un et deux et toi et lui et moi

et pourtant tout-le-monde,

qui, habitant de cette ville, Toulouse, a fait siennes les rues, dans l’irréalité immédiate de toutes les façons d’y vivre

Nous allions du Capitole vers Saint Pierre, reconnaissant çà-et-là du familier, découvrant des façades, des vitrines, des vies possibles

Nous étions là, frappant le pavé de questions, dans cette nouvelle rue, cette nouvelle ville, ce nouveau monde.

Tant une rue… en est un,  monde, une vie de plus ensemble, un je-ne-sais-quoi fait de toute-une-histoire, de nos histoires, et de ceux qui s’y trouvent.

Nous allions à la rencontre d’un habitant, un habitué, un qui s’est installé, il y a quinze années passées et qui demeure à son pas-de-porte, un photographe attentif, un amant de cette « Parga ». Les reflets de son œil ont pris de court notre esprit d’escalier. Au midi de sa porte il convoque le rêve et y trouve sa rue.

Soudain,

loin des rumeurs en « ing » annonçant la fatale croque-madame en ville, ce que l’œil du photographe reflète dans nos miroirs c’est de l’or pour une nouvelle jeunesse offerte à sa « Parga » :

La Parga, c’était la délaissée avec ses vieux trottoirs, trop petits/trop étroits/trop crasseux, ses piétons « tête baissée »pour ne pas perdre pied ; ses voitures « tirelaruetutut » pare-choc contre pare-choc, ses bagarres de fin nuit de mauvais vin, à l’ombre du manque de réverbères, ses… faits d’hiver comme d’été

Et aujourd’hui, la Parga, la nouvelle, c’est une Cendrillon toulousaine qui troque ses guenilles pour des habits de princesse…

La Parga , elle veut être magnifique et Gambetta, la concurrente aux boutiques attrayantes,  n’a plus qu’à bien se tenir, car :

La Parga, la nouvelle, c’est elle qui sera la plus jolie, de jour comme de nuit, sous la lune ou le soleil, que l’on vienne de Garonne ouqu’on s’y rende,

La Parga, elle sera la plus belle, la plus chic, il ne peut en être autrement, avec ses petites boutiques à taille humaine,

La Parga, elle sera toujours joyeuse avec les jeunes qui battent son pavé pour aller apprendre comment tenir l’archet au conservatoire, tout proche,

La Parga elle sera.

On y descendra du Capitole aux berges, par cette rue qui promet avec largesse des fêtes et des attraits jusqu’à offrir Saint Pierre comme un reposoir après la ballade.

La Parga elle sera.

À ceux qui, toujours, l’habitent, la font vivre, l’aiment, la défendent et la rêvent… mordicus !

*

Auparavant

La Parga, le projet

Ensuite

Micromegapolis, Lorsqu’une ville rencontre Gaïa

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