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Écritures
Le lendemain de la veille urbaine #2: le pli
Une astuce, un différentiel de matériau, une intrication du muscle et du logiciel que surplombe un artifice juridique… La technique est affaire de «pli sur pli», comme le dit Bruno Latour dans un texte que nous découvrions cette semaine. La vie urbaine est l’occasion d’en expérimenter tous les jours les implications.
Le lendemain de la veille urbaine #1: varia
Alors que nous publions un beau texte de Joanne Pouzenc sur Dubaï, à laquelle il manque le temps «pour devenir peut-être une ville», on découvre à Paris un appartement laissé en sommeil pendant soixante-dix ans. Il appartenait à Madame de Florian, décédée cette année à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Quelle nostalgie en ouvrant ce vieux flacon! Fixation du temps…
Peut-être Dubaï
Quand bien même mes impressions auraient été influencées par la période de ramadan dans laquelle je me trouvai plongée, et par l’ambiance de crise économique qui y règne depuis quelque temps, pourrait-on appeler «ville» une cité qui n’aurait ni centre, ni histoire, où les rues ne seraient faites que pour les voitures, où il n’y aurait pas de trottoir, où les habitants sembleraient absents, où tout se confronterait sans jamais se faire face?
Superman et une pincée de tuiles
Tiens donc. Alors que les médias nous informent d’une éventuelle « menace terroriste » en Europe, voici qu’au détour d’un regard, je surprends Superman qui guette la place du Capitole depuis les toits du bâtiment éponyme. Toulouse, près de dix ans après l’explosion de l’usine AZF, serait-elle sous une imminente menace?
Les restes du voyage (2) BERLIN
Il faudrait évidemment que j’y aille voir […] Un jour donc nous voici embarqués gare de
l’Est […] Ce n’avait pas été sans quelques tergiversations et inquiétudes […]
Naturellement la curiosité l’emporta […] J’espérais aussi améliorer quelque peu
ma connaissance de la culture allemande […] Indissolublement balcon sur l’Est,
balcon sur l’Ouest, elle est aussi balcon sur l’avenir et le passé.
Moscou, les cendres du mythe
En 2010, les aéroports de Moscou pris d’assaut par une population essayant de fuir leur habitat englouti sous une chape grise irrespirable, constituèrent un spectacle d’exode lent, stoïque et las. Quand l’Histoire violente n’est plus là, parfois les peuples reproduisent des réflexes enfouis de fuite, loin des traquenards de prisons déguisées en urbanités. En soi, les incendies touchant les larges zones forestières de la région moscovite tenaient de l’accident naturel. Ils ont plongé la capitale russe dans une atmosphère dramatique, meurtrière (les fumées toxiques y ont doublé le taux de mortalité quotidien, les hôpitaux censurant le terme de choc thermique) — mais étrangement belle aussi. De cette beauté des linceuls, à échelle de cité; les vivants et les avenues se faisant limbes.
Un éclair noir dans le ciel post-soviétique
Un cinéma russe a aujourd’hui émergé, qui propose des divertissements spectaculaires non exempts d’un sous-texte réinvestissant la culture russo-soviétique, mettant en scène des personnages aussi influencés par l’Occident qu’affirmant une certaine fierté russe, tout en étant capable de regarder en face les faiblesses de la société, filmant Moscou dans toute sa complexité. L’une des meilleures illustrations de ce cinéma est une superproduction de Bekmanbetov, le long métrage Chernaïa Molnïa.
L’expérience univoque du Grand parc
À première vue, un paysage de paysages, un monde clos. Par des allées ombragées, vous passez d’une scénette à une autre. Lorsque vous vous égarez, un panonceau indique la limite de la visite, et lorsque vous vous fourvoyez, vous arrivez à un grillage vert discret, limite du Grand parc. Rassurez-vous car il y a peu de chance de sortir des itinéraires prévus tant les choses sont bien organisées ici.
« Ma Compagnie »
La guerre se fait dans les champs, sortons des villes. La santé est aux marcheurs en plein vent, allons donc courir la campagne, l’hygiène l’ordonne. La plupart des soldats sont des paysans et leur visage s’épanouit dès qu’ils dépassent l’octroi et revoient les bois et les plaines. Tous, quelle que soit leur origine, s’étiolent, à 20 ans, dans les casernes, s’enrhument dans les cours humides et s’abrutissent sur la place d’exercices.
Des villages dans les cintres
Elle fête aujourd’hui ses 25 ans. La Hong Kong and Shanghai Bank Corporation (HSBC) est sans doute le bâtiment le plus célèbre avec la Bank of China, qui lui est postérieure. Il est situé au numéro 1 de Queen’s Road Central, sur l’île de Hong Kong (Central and Western). Un coût de construction astronomique (1 milliard de dollars pour 98.000 m2) en a fait longtemps l’édifice le plus cher du monde. Il est aujourd’hui en position 84 des gratte-ciels les plus hauts de Hong Kong, avec ses 47 étages et 178 mètres (et des poussières). Il a fallu six années à Norman Foster pour construire ce prodige de haute technicité dont la valeur mécanique est érigée au rang d’art majeur.