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Écritures

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Au début, c’est comme une distraction nouvelle. La ville ne construit pas son identité urbaine sur le passé mais sur le futur. L’épreuve de force est raisonnable. Une façon généreuse et risquée d’habiter le monde: comme chaque fois que le désir nous anime. La volonté de laisser un souvenir impérissable, faisons-le aussi pour l’énergie du futur.
La ville est spectacle

Sous le thème «Meilleure ville, meilleure vie», l’Organisateur de l’Expo 2010 souhaite répondre aux trois questions suivantes à travers les expositions, les événements thématiques ainsi que les forums: Quel type de ville rend la vie meilleure? Quel type de vie rend la ville meilleure? Quel type de développement urbain rend notre planète meilleure?
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Je me souviens de «La vie mode d’emploi» de Perec, et pour lui, Hong Kong c’est l’enfer. Je me souviens des «miroirs profonds» et «des riches plafonds» de Baudelaire, et pour lui, Hong Kong c’est l’enfer.
Escalators de Peak Tower

Espace singulier dont la spécificité passe pourtant inaperçue… De la cave au toit, l’escalier délimite pourtant l’habitat. Jusqu’à la concurrence de l’ascenseur, son parcours clôt l’édifice dans sa raison d’être. Il «dessert»: pesons toute l’ambiguïté du verbe. Épreuve physique, l’escalier est le plus ingrat et asséchant des modes de déplacement. Instrument de sélection, il nie toutes les frictions mécaniques qui ne soient celles du piéton en bonne santé. Mais sans même parler de «concurrence», le monde mécanisé et automatisé a introduit du jeu dans la phénoménologie de l’escalier.
Grands immeubles-tiltshift

Là, tu poseras une forêt d’immeubles, une forêt profonde avec des arbres de géants. Oui, il en faut beaucoup. Non, tous hauts, très hauts. Tu penseras aux feuilles. Oui, les enseignes. Oh, de la couleur que tu veux. Tout ce que tu trouves. Enfin, du rouge et du jaune surtout. Pour la peinture des immeubles, des gris, perle et anthracite pour le centre, béton pour le reste, avec du vert ou de rose de temps en temps. Et des fenêtres par milliers.
Kowloon Walled city en 1990

Walled City prend naissance dans une ancienne place fortifiée chinoise du XIXe siècle, entourée du village de Kowloon. Lorsque les britanniques prennent possession des «Nouveaux territoires», en face de Hong Kong, cette enclave demeure sous souveraineté chinoise.
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Les manifestants comme chaque semaine se sont retrouvés devant la Bank of China, verre noir à l’extérieur, granit noir à l’intérieur. Les banderoles sont déployées sur les palmiers en pots qui encadrent le parvis. La cymbale entonne sa litanie. Irrégulière et sans fin.
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Que le visiteur contemple donc la ville entière dans sa haute et pleine densité, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent. Qu’il regarde cette brumeuse lumière, mise comme un néon éternel pour éclairer la baie des Perles, que la fenêtre allumée de son hôtel lui paraisse comme un point au prix de l’intensité dégagée par l’immeuble entier et qu’il s’étonne de ce que cette intensité elle-même n’est qu’une pointe très délicate à l’égard de celle que les enseignes qui constellent la skyline dégage.
Baie de Hong Kong

L’onde s’épuise dans une stagnation méphitique. La rade sursoit aux promesses de continuité. Dans tous les ports du monde mouillent les souvenirs qu’on puise à la surface étale de la mer.
Chungking Mansion

Wong Kar-Wai réalise «Chungking Express» peu avant la rétrocession de Hong Kong. Sans trame apparente, le film déroule deux histoires d’amour à Hong Kong, la nuit. L’unité, c’est le quartier, dans et autour de Chungking Mansion (Kowloon). Construit dans les années 1960, Chungking Mansion est devenu, d’un ensemble d’appartements, une sorte de territoire d’asile pour toutes sortes d’immigrés, de désespérés ou de routards sans argent…