La cymbale de cuivre et la tour d’argent
La cymbale de cuivre et la tour d’argent
Les manifestants comme chaque semaine se sont retrouvés devant la Bank of China, verre noir à l’extérieur, granit noir à l’intérieur. Les banderoles sont déployées sur les palmiers en pots qui encadrent le parvis. La cymbale entonne sa litanie. Irrégulière et sans fin. Une manifestante la traduit: «Nous sommes de jeunes retraités, 65 ans à peine. Les banquiers nous ont floués. Ils ont joué nos retraites sur des actifs financiers. Pourris, les actifs et les financiers. Actifs, les financiers pourris. Et nous voulons que la tour nous rende notre argent.» Et la cymbale poursuit: s’ils ne manifestent pas tous les jours, c’est qu’ils doivent travailler dur, et pour longtemps.
Jusqu’à l’intérieur du hall, la litanie se propage, ce n’est pas qu’elle soit violente, c’est surtout qu’elle est incessante, insupportablement incessante. Les gardiens de la banque sont sortis. Les policiers sont arrivés, pour défendre le pauvre siège financier. Imaginez… 10 manifestants pour 70 étages…
Mais au rythme de la cymbale, des rangs d’hommes en cravate et de femmes en tailleur vont et viennent très activement, entre toutes les tours d’argent, l’IFC, l’HSBC, City Bank et JPMorgan.
1 Commentaire
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par aleph187b, URBAIN trop URBAIN. URBAIN trop URBAIN a dit: La cymbale de cuivre et la tour d’argent — article à lire et à écouter sur Urbain, trop urbain http://ow.ly/1CyDw […]