Récemment

Le Mississippi m’a délivré, à sa manière et par-devers moi, l’enseignement d’un univers qui peut m’anéantir et me submerge. Transi par la grandeur mathématique de sa nature sublime, j’ai senti à l’accotement de son cours mon estomac se situer «géographiquement», à un point très précis de convergence des lignes du monde.

Un Pecha Kucha qui aurait pour thématique la «ville numérique»? Urbain, trop urbain a répondu à l’invitation de l’Esplanade et ensemble, nous réunissons quelques amis ce vendredi, à Toulouse. Venez nombreux, entrée libre et ciel dégagé.

Au soleil de la Toussaint, soixante statues de Carrare ayant perdu leur coryphée composent un faisceau de regards immobiles, étrangement sereins, aux rets desquels viennent ici courir les athlètes d’Italie, entre la villa Madama et le ponte Milvio, au Foro Mussolini. Le Stadio dei Marmi jouxte l’esplanade de la Casa Littoria, siège du Parti, où Achille Starace prononçait ses discours, et si ces derniers volètent aujourd’hui en silence entre les pins du monte Mario, dans un paysage romain qui serait brossé par Chirico, l’inscription DUX demeure toujours bien lisible à l’entrée du sanctuaire sportif…

Il faut bien réfléchir où poser ses pieds, entre les flaques d’eau croupie, la terre battue et les légumes posés au sol; les enfants courent en mangeant des gelées rouge sang surmontées d’une pointe de blancs en neige qui dégouline au soleil.

Une seule ville désormais qui couvre comme un tapis incohérent, en défi aux règles de l’urbanisme, chacun des recoins de la quebrada, les falaises, les ravins, la mâchoire ouverte de la terre somptueuse et colérique; ville tentacule insolente et téméraire, obstinée et qui ne cesse de s’étendre, qui se déploie comme l’aile d’un rapace, défiant l’altitude et l’équilibre.

Des jours on veut partir s’enfuir on prend le métro on prend le bus qui traverse Harlem assez de ces vitrines délabrées de la vieille pomme trouée —

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