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cinéma

Orianenstrasse

Il faudrait évidemment que j’y aille voir […] Un jour donc nous voici embarqués gare de l’Est […] Ce n’avait pas été sans quelques tergiversations et inquiétudes […] Naturellement la curiosité l’emporta […] J’espérais aussi améliorer quelque peu ma connaissance de la culture allemande […] Indissolublement balcon sur l’Est, balcon sur l’Ouest, elle est aussi balcon sur l’avenir et le passé.
Moscou, les cendres

En 2010, les aéroports de Moscou pris d’assaut par une population essayant de fuir leur habitat englouti sous une chape grise irrespirable, constituèrent un spectacle d’exode lent, stoïque et las. Quand l’Histoire violente n’est plus là, parfois les peuples reproduisent des réflexes enfouis de fuite, loin des traquenards de prisons déguisées en urbanités. En soi, les incendies touchant les larges zones forestières de la région moscovite tenaient de l’accident naturel. Ils ont plongé la capitale russe dans une atmosphère dramatique, meurtrière (les fumées toxiques y ont doublé le taux de mortalité quotidien, les hôpitaux censurant le terme de choc thermique) — mais étrangement belle aussi. De cette beauté des linceuls, à échelle de cité; les vivants et les avenues se faisant limbes.
Chernaïa Molnïa

Un cinéma russe a aujourd’hui émergé, qui propose des divertissements spectaculaires non exempts d’un sous-texte réinvestissant la culture russo-soviétique, mettant en scène des personnages aussi influencés par l’Occident qu’affirmant une certaine fierté russe, tout en étant capable de regarder en face les faiblesses de la société, filmant Moscou dans toute sa complexité. L’une des meilleures illustrations de ce cinéma est une superproduction de Bekmanbetov, le long métrage Chernaïa Molnïa.
Metropolis

Dans «Metropolis», les corps s’exténuent au travail, dans «La Menzogna», les corps sortis de la ville quittent leurs costumes «de ville» pour s’enfermer dans des combinaisons d’usine où certains seront broyés, brûlés, électrocutés. Ça, c’est pour le monde d’en bas, celui du travail; et le monde d’en haut? Des corps corsetés, encuirés… ou nus, mais pour se vendre. Mensonge d’en bas: gagner sa vie en perdant son temps, ses forces, sa vie. Mensonge d’en haut: le sexe se vend bien, spectacle et spasme sans amour.
Chungking Mansion

Wong Kar-Wai réalise «Chungking Express» peu avant la rétrocession de Hong Kong. Sans trame apparente, le film déroule deux histoires d’amour à Hong Kong, la nuit. L’unité, c’est le quartier, dans et autour de Chungking Mansion (Kowloon). Construit dans les années 1960, Chungking Mansion est devenu, d’un ensemble d’appartements, une sorte de territoire d’asile pour toutes sortes d’immigrés, de désespérés ou de routards sans argent…
La prostitution aujourd'hui à deux pas du Bund

Dans L’Aube, de Sun Yu, un grand film muet de 1933, Shanghai est d’abord l’enfer des pauvres, la ville qui aliène les paysans venus y chercher un moyen de survie. Prostitution, exploitation, Shanghai capitale de tous les vices…