Articles répertoriés pour
scène
Tour calcinée, stèle du temps présent
La procession se termine au pied de la tour, à quelques mètres de la carcasse noircie qui sent encore l’odeur âcre du brûlé. Chacun dépose ses chrysanthèmes sur l’impressionnant amoncellement de fleurs. Quelques gerbes plus élaborées sont apportées par les familles des victimes qui elles, ont le droit d’accéder directement à la tour.
Rives
À quoi aurait servi, sinon, le pont — on ne pouvait croire qu’il cessait là, au beau milieu du fleuve, inachevé, vaguement suspendu au-dessus de l’eau grasse et noire qui coulait vers l’océan que l’on imaginait pas tellement loin que ça puisqu’il nous arrivait de sentir sur nos visages quelque chose de marin, une sorte de liberté…
Peut-être Dubaï
Quand bien même mes impressions auraient été influencées par la période de ramadan dans laquelle je me trouvai plongée, et par l’ambiance de crise économique qui y règne depuis quelque temps, pourrait-on appeler «ville» une cité qui n’aurait ni centre, ni histoire, où les rues ne seraient faites que pour les voitures, où il n’y aurait pas de trottoir, où les habitants sembleraient absents, où tout se confronterait sans jamais se faire face?
Superman et une pincée de tuiles
Tiens donc. Alors que les médias nous informent d’une éventuelle « menace terroriste » en Europe, voici qu’au détour d’un regard, je surprends Superman qui guette la place du Capitole depuis les toits du bâtiment éponyme. Toulouse, près de dix ans après l’explosion de l’usine AZF, serait-elle sous une imminente menace?
Les restes du voyage (2) BERLIN
Il faudrait évidemment que j’y aille voir […] Un jour donc nous voici embarqués gare de
l’Est […] Ce n’avait pas été sans quelques tergiversations et inquiétudes […]
Naturellement la curiosité l’emporta […] J’espérais aussi améliorer quelque peu
ma connaissance de la culture allemande […] Indissolublement balcon sur l’Est,
balcon sur l’Ouest, elle est aussi balcon sur l’avenir et le passé.
L’expérience univoque du Grand parc
À première vue, un paysage de paysages, un monde clos. Par des allées ombragées, vous passez d’une scénette à une autre. Lorsque vous vous égarez, un panonceau indique la limite de la visite, et lorsque vous vous fourvoyez, vous arrivez à un grillage vert discret, limite du Grand parc. Rassurez-vous car il y a peu de chance de sortir des itinéraires prévus tant les choses sont bien organisées ici.
« Ma Compagnie »
La guerre se fait dans les champs, sortons des villes. La santé est aux marcheurs en plein vent, allons donc courir la campagne, l’hygiène l’ordonne. La plupart des soldats sont des paysans et leur visage s’épanouit dès qu’ils dépassent l’octroi et revoient les bois et les plaines. Tous, quelle que soit leur origine, s’étiolent, à 20 ans, dans les casernes, s’enrhument dans les cours humides et s’abrutissent sur la place d’exercices.
Shanghai et le dispositif du Lotus Bleu
Le « Lotus Bleu » est composé entre 1934 et 1935 par Hergé et Tchang Tchong-jen. La Shanghai des années trente, des concessions et de l’occupation japonaise y est le théâtre principal des aventures de Tintin. Shanghai est encore à l’époque d’Hergé une ville cosmopolite, la perle de l’Orient, le Paris de l’Asie du sud-est. Mais Hergé ne retient rien du cosmopolitisme de Shanghai…
Tant qu’il y aura
Tant qu’il y aura des points de vue avec accès payant sur bijoux de pacotilles, tant qu’il y aura des entrées gratuites pour les enfants le long de cette artère fourmillante et crasseuse, tant qu’il y aura l’apéro offert au groupe en terrasse devant la façade 1933 d’un superbe immeuble de rapport, tant qu’il y aura le quartier libre dans la rue commerçante, ancienne Rue de l’église dédiée au roi, tant qu’il y aura des bus sightseeing avec écouteurs à brancher dans le siège mais sans musique…
La cymbale de cuivre et la tour d’argent
Les manifestants comme chaque semaine se sont retrouvés devant la Bank of China, verre noir à l’extérieur, granit noir à l’intérieur. Les banderoles sont déployées sur les palmiers en pots qui encadrent le parvis. La cymbale entonne sa litanie. Irrégulière et sans fin.