Accueil»Notes»
The short-term

The short-term

0
Partages

C’est au soleil rasant que l’ombre des humains est la plus grande. Le crépuscule partage cette puissance d’illusion avec l’aube. Il n’est que cela qui soit en partage entre la vie et la mort, et on ne sait cependant toujours pas reconnaître un crépuscule. Machiavel a écrit que l’empire romain avait mis six-cent ans à s’avouer le sien. Nous Modernes, n’avons jamais raisonné autrement qu’en projection. Nous sommes la civilisation de la perspective, la distorsion est notre réalité, le diagramme de proportion est notre instrument de connaissance. Nous avons fait du voyage de la Renaissance une translation géométrique. Nous avons reporté nos unités de valeur, nos « valorimètres », sur une surface quadrillée que nous avons appelée « monde » par pétition de principe.

Comment pourrions-nous croire à notre propre effondrement ? Notre ombre projetée est toujours tellement immense… Nous ne songeons pas qu’il nous faudrait réduire la focale, pour trouver un point de vue duquel ne procèdent pas seulement des lignes de fuite, des lignes de mort. Nous n’imaginons pas arracher cette flèche du progrès fichée dans notre dos, ramener la projection perspective à un espace d’interrelation, formuler une parole du monde dont nous ne soyons pas l’unique instance… Et retrouver la promenade des lignes courbes, et recouvrer nos esprits nomades. La Modernité était une solution à court-terme au problème du sens de notre existence. A short-term solution to a long-term problem.

Shorty, Chartres street, New Orleans
Shorty, Chartres street, New Orleans
Auparavant

Kalaallit Nunaat

Ensuite

Abandoned couch

Pas encore de commentaire

Commenter cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>