Abandoned couch
Le canapé abandonné sur le trottoir expose une valeur d’usage domestique dans l’espace public. C’est un morceau d’intérieur dont le style contrevient souvent à l’architecture de la ville. Il « jure ».
Le sofa est disposé pour organiser la vue. J’en ai rarement vu – jamais en fait – que leur propriétaire ait déposé face au mur, en regard aveugle. Même délaissé, le canapé conserve donc cet attribut d’accueil et d’orientation sur le spectacle du monde. À présent ici, avant qu’on ne le réemploie un temps ou qu’on ne l’élimine, il offre une perspective compatissante sur la physionomie de la rue. Toujours s’y décèle cette « illusion comique » qui nous déplace et nous installe d’un même mouvement dans la petite mise en scène du quotidien.
Dans toutes les villes où je vais, j’aime découvrir de nouveaux spécimens. L’entomologie urbaine est collective, nous sommes un certain nombre à utiliser le hashtag #abandonedcouch sur Instagram. La progression de cet inventaire est un des aspects des réseaux sociaux qui m’enchante.
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