Accueil»Écritures»SIGNAL URBAIN»
Des villages dans les cintres

Des villages dans les cintres

0
Partages

Elle fête aujourd’hui ses 25 ans. La Hong Kong and Shanghai Bank Corporation (HSBC) est sans doute le bâtiment le plus célèbre avec la Bank of China, qui lui est postérieure. Il est situé au numéro 1 de Queen’s Road Central, sur l’île de Hong Kong (Central and Western).


Agrandir le plan

Un coût de construction astronomique (1 milliard de dollars pour 98.000 m2) en a fait longtemps l’édifice le plus cher du monde. Il est aujourd’hui en position 84 des gratte-ciels les plus hauts de Hong Kong, avec ses 47 étages et 178 mètres (et des poussières).

Il a fallu six années à Norman Foster pour construire ce prodige de haute technicité dont la valeur mécanique est érigée au rang d’art majeur.

Abandonnant une conception qui serait fondée sur la structure interne, laissant le noyau de la tour libre et permettant même à une rue de se glisser sous l’édifice, Foster confie à cinq modules d’acier, préfabriqués en Grande Bretagne et acheminés par bateau, le rôle de structure porteuse. Ils ont la caractéristique de se présenter en gigantesques cintres, soutenus ainsi en suspension par huit groupes de quatre mats d’acier gainés en fondation dans une épaisse coque de béton. Les étages, nommés « villages » par l’architecte, viennent en lots indépendants se suspendre aux cintres, repris par des poutres en treillis Vierendeel.

L’immense atrium, de 52 mètres de haut, est nimbé de lumière, grâce aux capteurs solaires du 11ème étage qui orientent l’ensoleillement du côté de Queen’s Road Central vers le zénith intérieur de la tour : là, des miroirs suspendus renvoient l’éclairement jusqu’au sol, et même jusqu’à l’esplanade et la rue souterraine, grâce à une trémie de verre. Ce système baptisé « sunscoop », géré par ordinateur, semble faire de la tour un gigantesque périscope. Chose étrange : les silhouettes du rez-de-chaussée, qui se glissent sous l’édifice, ont donc une ombre qui leur vient de l’éclairage naturel…

Cette même résille transparente que traversent les deux longs escalators asymétriques (placés selon les règles du feng shui), venant de 12 mètres plus bas, assure une isolation phonique parfaite, tout à fait appréciable lorsqu’on endure les embouteillages monstrueux de Hong Kong à cet endroit. 12 étages donnent en travée centrale sur cet atrium et les « open spaces » généralisés, simplement abrités par quelques plantes vertes, contribuent à une grande lisibilité des plateaux. Aucune colonnade intérieure ne vient faire écran à la vue panoramique sur le port.

60 escaliers mécaniques assurent la circulation intérieure, Foster souhaitant privilégier une évolution « horizontale » dans le bâtiment sur les ascenseurs. Quand on y songe, cette domination de l’escalier mécanique est une spécificité hongkongaise, et il y a une intime parenté fonctionnelle entre le système de passerelles de Central, le grand escalator et la tour HSBC.

Au rang des prouesses technologiques dont la tour regorge, un tunnel d’eau de mer qui va jusqu’au Star Ferry assure le refroidissement par climatisation de la température intérieure.


Vous pouvez téléchargez ici un document très instructif s’intéressant à la structure de cette tour, réalisé en 2003 par les étudiants du « studio 489 » (Université du Tennessee, College of Architecture and Design), sous la direction du professeur Edgar Stach.

Auparavant

Mon Vieux Père

Ensuite

« Ma Compagnie »

1 Commentaire

  1. […] Ce billet était mentionné sur Twitter par brigitte celerier, Christine Jeanney. Christine Jeanney a dit: Villages dans les cintres (via @brigetoun) http://www.urbain-trop-urbain.fr/des-villages-dans-les-cintres/ […]

Commenter cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>