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urbanisme

Chris Burden, Metropolis II

Avec une lecture à sens unique du «développement», les élus sont souvent obnubilés par le «rayonnement» de leur ville et leur place dans des classements qui entretiennent savamment le marketing urbain. Or, le tramway moderne — pas celui qu’on voit cahoter dans des villes qui ne l’ont jamais abandonné, mais l’engin métaphorique par excellence de la «glisse» urbaine et de l’injonction à la mobilité —, lui au moins, comble cette attente.
ZAC Masséna—©Jérôme Wurtz

Longtemps, de loin, ce quartier m’effrayait. Je suis passé devant un beau nombre de fois, observant l’avenue de France sans jamais la prendre. J’observais derrière un immeuble le haut des anciens Frigos de Paris. Usine squattée pendant des années par des artistes en tout genre. Lieu qui a survécu face à l’aménagement de la Zone. Ce rectangle côtoyant la Seine, impénétrable d’extérieur et toujours l’avenue de France, là m’annonçant le bout du monde des territoires connus.
La porte de l'ancienne usine Renault sur l'île Seguin—©Urbain, trop urbain

Il n’y a plus de forteresse ouvrière. Disparus, les murs… Disparue, la chaine de montage… Éteint, le fracas des machines… À jamais. La Seine épouse à présent une île nue, encore presque déserte, l’île Seguin, dont l’histoire récente se veut pourtant la plus emblématique de l’industrie automobile française.
Depuis El Alto—©Jessica Biermann-Grunstein

Une seule ville désormais qui couvre comme un tapis incohérent, en défi aux règles de l’urbanisme, chacun des recoins de la quebrada, les falaises, les ravins, la mâchoire ouverte de la terre somptueuse et colérique; ville tentacule insolente et téméraire, obstinée et qui ne cesse de s’étendre, qui se déploie comme l’aile d’un rapace, défiant l’altitude et l’équilibre.
Portrait de Eminönü

Il arrive qu’on se laisse abuser par les mots, évidemment. Et quand on lit, par exemple, qu’Istanbul est la Rome de l’Orient méditerranéen, on pourrait imaginer ce palimpseste de monuments qu’on trouve encore dans la première capitale de l’Empire…
Un taon

Ou comment l’étymologie du nom du Bosphore (« le passage de la vache »), s’expliquerait par le passage de IO, métamorphosée par Zeus en vache pour échapper à la jalousie de Hera, qui la fait néanmoins poursuivre par un taon jusqu’aux confins du monde connu.
Vue sur le Bosphore et la Mer Noire

Au nord de la partie occidentale d’Istanbul, la commune de Cumhuriyet est une ville accrochée à un promontoire de verdure dominant le Bosphore. À la sortie de la station de métro, le plus remarquable est cette forêt de Belgrad, avec ses chênes à perte de vue. Sûr que les investisseurs immobiliers vont jouer sur les promesses de rente foncière que le développement urbain annonce, mais à quel prix pour les populations encore rurales qui vivent ici ?
Un lotissement TOKI

Symbole de la mobilisation populaire contre des projets urbains discutables, Sulukule était l’âme Rom d’Istanbul. Des chercheurs et des explorateurs urbains ont rendu compte du processus de démolition de ce quartier. La documentation de l’histoire de Sulukule reste vivante, alors que tout est à présent rasé.
Sur le tablier du Pont Galata

Pont levant qui franchit la Corne d’Or, Galata Köprüsü est un ouvrage symphonique. Il possède trois sections et au moins trois mesures. Vibrations du trafic sur son tablier qui roule d’un léger dos rond. À l’unisson ou à contre-pied vont tramways, taxis et camions, mais aussi piétons. Les pêcheurs, eux, ne bougeront pas. En bas les poissons frétillent.
Partie occidentale d'Istanbul

La tour Sapphire est la plus haute de Turquie, 261 m avec l’antenne. Alain Robert l’a déjà escaladée, ce qui suffit à son baptême (elle a été officiellement inaugurée le 4 mars 2011). Dans un quartier prétendument financier, mais qui trouvera peu de points de comparaison avec les autres cities, c’est une élégante structure élancée de 54 étages au profil de Lambda.