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Matthieu Duperrex

Matthieu Duperrex

Philosophe, co-fondateur et directeur artistique d'Urbain, trop urbain.

PERIPH-11

Prendre ce territoire hostile du quotidien qu’est le périphérique pour cadre de nos énoncés rituels, c’est y réintroduire un art du lieu. Le premier qui s’avisa un jour de s’arrêter, n’importe où sur l’autoroute, et de dire «ceci est mon lieu», celui-là fut le vrai fondateur de l’autonautique et le bienfaiteur de tous les autonautes.
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Pour les quarante ans de cette voie circulaire englobant Paris, si intimement présente dans la vie quotidienne de millions de Franciliens, il était nécessaire de faire le point, de scruter l’avenir et de documenter le présent. C’est chose faite, avec l’œuvre que le collectif Babel Photo nous propose. Une véritable «archéologie préventive» du périph’ pour les décennies à venir…
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De l’acte de naissance de l’Internationale Lettriste à la dissolution de l’Internationale Situationniste, Paris change de visage, ce dont témoignent les situationnistes, ces artistes, activistes, voyous, agitateurs et intellectuels qui, eux, n’ont pas varié d’attachement pour cette ville.
Un dimanche au parc

Le ciel nocturne de Buenos Aires a des constellations qu’en Europe nous ignorons. Cela a beau être évident, tenir la Croix du Sud pour référent appelle à une musique des sphères distincte. Comment les passions et la politique n’en seraient-elles pas affectées?
Illustration, ©Will Argunas

Dans cette ville sinistrée, durement touchée par la crise de reconversion des années 1990 et où la part du logement social dépasse les 60%, le projet du Louvre-Lens est promu par les acteurs publics comme une «chance» de relever le territoire et de le faire rayonner. Le fameux «effet Bilbao» après lequel courent de nombreux édiles est clairement revendiqué dans les documents de communication…
Les terrils, ©Will Argunas

«Le Louvre en sang et or»: en 4 par 3 c’est la Liberté guidant le peuple qui figure en publicité sur la façade à côté de l’Hôtel de France, face à la gare. Face à la gare aussi et à sa place pavée de neuf en pierre rouge, le spectacle étrange d’une façade cramoisie Art déco qui tient là, esseulée, les fenêtres de cet ancien cinéma démoli — l’Apollo — donnant sur le ciel.
Bas-côtés, ©Will Argunas

Le train approche en gare de Lens. Cornouillers, acacias et ronces. «Lens Poste 3». Quelques tags. Des TER de la Région Nord-Pas-de-Calais sont en stationnement long sur une dizaine de voies herbeuses. L’église se remarque en majesté au loin, sa nef est visible. Le bâtiment de verre bien haut, c’est le quadrilatère de la Caisse d’épargne. Un TGV entre en gare. Il pleut et la tour horloge de la gare Art déco en forme de locomotive affiche 11h. C’est dimanche.
Le clochard

Ne rien réprimer, surtout, accueillir ce qui vient. Le tic de langage de ce type n’est pas gênant. Il nous sert même d’appui à chacun, lui s’exerçant de nouveau à cette adresse périlleuse à l’inconnu, moi apprenant à laisser venir une parole inédite. Nous sommes ainsi entrés d’un commun accord dans la fiction de la conversation.
Hotel California

Comme dans la plupart des chambres d’hôtes —sans doute aviez-vous remarqué ce trait caractéristique de l’hôtellerie de particulier à particulier—, la décoration demeure tributaire du goût du propriétaire et même, plus vraisemblablement, de la représentation qu’il se fait de vos attentes et de la capacité qu’auront à les satisfaire ses vieux bibelots, ceux dont il ne s’est pas encore défait.
Et voila Shanghai

Le choix de lire cette bande dessinée de Hergé à l’aide de Foucault n’est pas arbitraire puisque les concepts auxquels nous nous référons ont presque toujours été élaborés à partir de l’observation et de l’analyse de pratiques sociales se manifestant, on le sait, à travers des « discours »… Mais ce parti théorique ne nous dédouane pas de l’exercice de style. Nous assumons la dimension ludique de cette philosophie appliquée.