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LANGUE URBAINE

Trajet du récit, espace de langage de la ville

Frédéric Malenfer, Périphérique de Toulouse, novembre 2012

On ne les aperçoit pas. Pourtant, si nous placions Toulouse sous une immense cloche de verre fonctionnant comme une chambre de Wilson, nous verrions alors s’y tracer sous l’effet de la condensation leurs multiples trajectoires. L’air serait zébré de traînées noires, presque cotonneuses, trahissant leur présence dans le brouillard saturé que l’énergie des hommes exhale, tel la soupe primitive d’un nouveau climat.
Bigorre

Le bâtiment n’avait rien d’un vaisseau high tech ni d’une forteresse, ce qui déconcerta un peu notre enquêteur, qui, bien que philosophe, se laissait prendre parfois par les images qu’il s’était projetées dans la caverne de son for intérieur. [extrait du livre Micromegapolis]
Urbi et orbi

Toulouse prenait les atours d’une jungle du Douanier Rousseau sous ses fougères géantes, d’une carte bariolée de Pierre Alechinsky, ou bien se recouvrait de violettes comme un foulard de soie. [extrait du livre Micromegapolis]
Boulevard Pierre Menard—6

Comme l’œuvre du Quichotte strictement réécrite, les écritures de «Pierre Ménard», ici sur la plaque signalétique de métal et là-bas dans la fenêtre de pixels d’un navigateur Internet, demeurent radicalement neuves et originales. Chacune pourrait prétendre donc à l’existence pour elle-même et à la faveur du système de repères qu’elle embarque avec son appellation.
Photo—S-Leo - Version 2

Comme nous descendions, un matin impassible encore aux affaires urbaines, après un dernier regard à la place du Capitole, tournant à l’angle du souvenir d’une étroite Romiguières, la vue s’offrit large, la percée envoutante, confortable aux pieds du marcheur.
PERIPH_5

Périphérique de Toulouse. Ce qui pourrait être vrai ici pourrait tout aussi bien l’être ailleurs. Ainsi vont les mythologies urbaines. Ainsi se répandent les rumeurs…
Les livres envolés à l’ancienne Bibliothèque Nationale, de l’exposition Flying Books, Buenos Aires/Boltanski

Je commençais la filature de cet homme. Plus précisément un homme et sa fille, qu’il tient par la main malgré la chaleur moite de ce mois de décembre. Il arrive qu’ils se lâchent aux aléas des trottoirs…
Bas-côtés, ©Will Argunas

Le train approche en gare de Lens. Cornouillers, acacias et ronces. «Lens Poste 3». Quelques tags. Des TER de la Région Nord-Pas-de-Calais sont en stationnement long sur une dizaine de voies herbeuses. L’église se remarque en majesté au loin, sa nef est visible. Le bâtiment de verre bien haut, c’est le quadrilatère de la Caisse d’épargne. Un TGV entre en gare. Il pleut et la tour horloge de la gare Art déco en forme de locomotive affiche 11h. C’est dimanche.
Le clochard

Ne rien réprimer, surtout, accueillir ce qui vient. Le tic de langage de ce type n’est pas gênant. Il nous sert même d’appui à chacun, lui s’exerçant de nouveau à cette adresse périlleuse à l’inconnu, moi apprenant à laisser venir une parole inédite. Nous sommes ainsi entrés d’un commun accord dans la fiction de la conversation.
nimes-arenes

la foule mugit comme l’âme d’un taureau s’égrenant sur le sable laissant couler à ses oreilles un dernier filet rouge d’ultrason empreinte claire qui s’annonce la dernière mais des sifflets la chassent